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CHRONIQUE PAR ...

73
Dimebag
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 15/20

LINE UP

-Phil Anselmo
(chant)

-Jimmy Bower
(guitare)

-Kevin Bond
(guitare)

-Stephen Taylor
(basse)

-Joey ‘’Blue’’ Gonzalez
(batterie)

TRACKLIST

Today And Tomorrow
Burning The Blanket
Ruin You
Caught Up In The Gears Of Application
Sociopathic Herd Illusion
Circling The Drain
Clickbait
Asshole

Mutts Bite Too
Rigging The Fight
Receiving No Answers To The Knock

DISCOGRAPHIE


Superjoint - Caught Up In The Gears Of Application
(2016) - hardcore punk sludge - NOLA - Label : Housecore Records



On avait eu de la peine à le croire quand l’info était sortie il y a quelques mois, et pourtant : non, le live de Superjoint Ritual (Superjoint tout court désormais) au Hellfest 2015 n’était pas qu’un vieux one-shot pour faire plaisir aux copains de l’orga du fest. Oui, il y aurait bien un nouvel album. Eh bien le voici concrétisé quelques mois plus tard, ce nouveau crachat de l’énième supergroupe de ce vieux filou de Philou (Pantera, Down, Scour, Phil Anselmo And The Illegals, et environ quinze autres trucs) et de l’excellent Jimmy Bower (Eyehategod, Down, ex-Crowbar, ex-Corrosion Of Conformity). Treize ans après A Lethal Dose Of American Hatred, un des premiers albums de musique vraiment sale que je me sois payé, et quatorze ans après Use Once And Destroy. Voilà qui fait plaisir. Et disons-le d’emblée, le seul truc qui a changé dans tout ça, c’est une partie du line-up (exit Joey Fazzio et Hank Williams III, -ouais, le petit fils d’Hank Williams- et enter Kevin Bond et José Gonzalez). Pour le reste, Superjoint reprend les choses à peu près là où le groupe les avait laissés en 2003, c’est-à-dire avec du gros punk-hardcore largement mâtiné de sludge, pour un résultat certes bas du front, mais tout à fait jouissif et surtout plus riche qu’il y paraît.

Pour être complet sur les changements ayant impacté le groupe depuis une quinzaine d’années, on peut aussi dire qu’entre 2003 et 2016, le monde des musiques extrêmes a plus largement pris conscience, notamment grâce à la fracassante occurrence des réseaux sociaux, du personnage interlope, voire gênant, voire difficilement tolérable, que pouvait parfois être Phil Anselmo, notamment lorsqu’il avait bu (et Gâcheur Alerte : le gars buvait beaucoup trop jusqu'à il y a peu). Néanmoins, rien n’empêche un gros con (nb : la vérité reste floue sur le bonhomme, ses exactions avinées étant toujours suivies d’excuses, de démentis et autres psychodrames, cf son « interview rédemption » d’il y a quelques semaines suite au « Dimebash-gate » qui coûta à Down sa tournée européenne 2016) d’être un activiste important et respecté au sein de la scène. Et force est de constater qu’on pourrait difficilement ôter l’un comme l’autre de ces qualificatifs à ce vieux Phil. Quoi qu’il en soit, Superjoint était de retour pour le meilleur et pour le pire. Et au moins, quand il s’agit de musique bourrin, et qu’il s’agisse d’Anselmo ou de Bower, on peut affirmer que les mecs se gourent très rarement (cf. la branlée Scour, dernier combo en date d’Anselmo). C’est encore le cas ici puisque ce nouveau Superjoint, au titre un peu cryptique et à la pochette vraiment réussie (notamment des choix de couleur tout à fait cool) est une sortie qui, loin d’embarrasser ses géniteurs, fait montre de qualités non pas insoupçonnées (vu le potentiel des mecs aux commandes, notamment Bower), mais clairement rassurantes voire enthousiasmantes. Il n’y a pas à chier, les ladres savent y faire et ce troisième album de Superjoint est, encore une fois, un parfait petit mélange du son de NOLA (comprendre un gros sludge groovy) et d’un punk-hardcore frontal et bourrin comparable à celui que développait déjà Philou au début des années 2000, avec Superjoint Ritual donc, mais aussi avec Arson Anthem (autre supergroupe du gars).
La formule appliquée par Superjoint est toujours aussi simple à reconnaître et à décrire : le morceau commence généralement tambour battant sur la base d’un riff simple et efficace, plus ou moins rapide. Là-dessus Phil éructe des trucs cryptiques d’une voix embrumée et limitée, mais dont le timbre inimitable et le placement judicieux feront toujours mouche si tant est que vous ayez aimé ses travaux récents, et que vous ayez oublié le mec qui savait vraiment chanter fut un temps. Puis en général, quelques mesures plus tard, ou à mi-morceau grand max, merde, panique à bord, on se rappelle qu’on est de NOLA et que le sludge et le groove c’est quand même super cool, donc on ralentit le tempo pour balancer d’énormes riffs typés NOLA ou des breaks écrasants et généralement très bien troussés (''Clickbait'', ''Caught Up In The Gears Of Application'', ''Sociopathic Herd Illusion'', ''Mutts Bite Too''). Et ensuite? Ben on recommence pardi, l’aspect répétitif/martelé des compos étant également une des constantes chez Superjoint (''Today And Tomorrow''). Sans déconner, cette formule peut s’appliquer à au moins un bon petit 80% des morceaux sortis par Superjoint sur ses trois albums. Il arrive également que le combo mélange les deux formules dès le début du morceau (''Circling The Drain'' et son énorme break final, ''Asshole'', ''Rigging The Fight''), mais c’est un peu plus rare et surtout, au final, c’est quand même un peu la même chose! D’aucuns trouveront ça nul ou crieront au manque d’inspiration. Soit, même si de base le punk-hardcore n’est pas le genre le plus follement créatif au monde. Mais on peut tout aussi légitimement considérer la redondance de cette formule comme réjouissante et rassurante, d’autant que c’est toujours très bien fait (le break de ''Clickbait'' par exemple, est juste monstrueux) et que c’est joué avec une authenticité indéniable vu le pedigree des géniteurs (la scène de NOLA, c’est quand même un tout petit peu eux qui l’ont fondé avec leurs camarades de COC, Down, Eyehategod, Crowbar et Goatwhore). Bref, une musique simple faite par des gars qu’on imagine assez simples également, mais faite avec passion, avec une évidente maîtrise du genre, et avec une culture musicale suffisamment profonde pour leur éviter de juste re-sucer des plans de punk hardcore plus ou moins bourrin (certains sont d’ailleurs très oldschool et pas si méchants, comme sur ''Ruin You'') et de les mélanger à des plans de Down ou Eyehategod. Finalement, la seule qu’on peut mettre vraiment à part sur cet album est l’excellent closer ''Receiving No Answers To The Knock'', qui pour sa part tient à 100 % de la scène sludge et ne contient nettement moins d‘éléments rapportés du punk-hardcore : c’est un peu du Down en plus sale avec Anselmo qui beugle au lieu de tenter de chanter. Et ça marche très bien.


Au final, un album dont ne se dégage aucune forme de surprise ou de prise de risque, et c’est bien la seule raison pour laquelle il n’aura pas de coup de cœur. Car pour le reste c’est un grand oui. Maîtrisé de bout en bout, totalement régressif et jouissif, ce retour de Superjoint signe un vrai retour en forme. Nul doute que ces nouvelles compos feront un gros carton en live, si Phil est en état d’assurer son chant, et si les mecs trouvent le temps de tourner dans leurs emplois du temps de ministre. Mais ça ne m‘étonnerait pas du tout de les voir sur l’affiche du prochain Hellfest, sur celle du prochain Roadburn, ou un truc du genre. Ce serait, quoi qu’il en soit, une belle bagarre en perspective.


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