CHRONIQUE PAR ...
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Emilio
(chant)
-Nikolay
(guitare+claviers+batterie)
-Evilead
(claviers+basse)
TRACKLIST
1) Fractions of a Shattered Soul (re-recording)
2) Shards of Loss
DISCOGRAPHIE
Question de tempérament, je suppose, mais l’originalité pour l’originalité m’a toujours ennuyé. Comme disait Mémé Jacquet, « la meilleure attaque, c’est la défense ». Consolider la base avant d’innover. Voire ne pas innover et soigner la base. La bichonner. Pour bichonner, Nangilima bichonne. Certains passent leur temps à nettoyer leur voiture, eux pomponnent leur funeral doom, le nettoyent, le polissent, afin qu’il brille de mille feux obscurs.
Et puis, le trio suédois en possède quand même une, d’originalité. Il fait court. Déjà, leurs chansons sont certes longues – "Fractions of a Shattered Soul" n’est jamais passé en boucle sur NRJ, hein – mais excèdent rarement les dix minutes. Et puis, Nangilima aime les singles. Ils en ont déjà sorti trois. Oui. Des singles de funeral ? Un problème ? Ils ont également un album, The Dark Matter (qui inclut le single du même nom), somptueux, mais court. Et maintenant ils sortent un EP. Qui reprend un des singles précédents – le fameux "Fractions of a Shattered Soul" – avec une version légèrement remaniée. Fainéants nos amis ? Mais non ! Ils bichonnent, on vous dit ! Et finalement la formule n’est pas si mauvaise. Dosé de cette manière, leur doom-death des cavernes ne peut pas lasser. Situé quelque part entre le premier Shape of Despair, Unmercenaries (qui eux aussi ont sorti un album pas trop long) et les compatriotes de Nox Aurea, la musique de Nangilima est jouée dans des grottes de grande dimension, amples, et fait la part belle aux claviers. Mélodiques, ténébreux, profonds et presque romantiques, les deux titres proposés ici sont de très bonne facture, avec un petit plus pour "Fractions...", qui démontre que les Scandinaves savent aussi accélérer la cadence de temps en temps, et un petit moins pour la première partie de Shards of Loss, bien compensée par une fin convaincante.
Nangilima ou la parcimonie efficace. Du funeral éclairé (adouci ?) par une bonne grosse louche de claviers, distillé à petite dose à travers le temps (ce loong tunnel où nous glissons tous). L’EP s’avère un excellent teaser pour l’album de 2014 et celui à venir. Parce qu’il vient, lentement mais sûrement.