CHRONIQUE PAR ...
Magmahot
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-David Alexandre Brault-Pilon
(chant)
-Philippe "Pat" Tougas
(guitare,chant)
-Nick Miller
(guitare)
-Dominic "Forest" Lapointe
(basse)
-Samuel Santiago
(batterie)
TRACKLIST
1) Le Serment de Tsion
2) Dasein
3) L'Entité
4) Émergence
5) Mordêtre et dénaissance
6) Prélude en sol dièse mineur
7) Archétype
8) Gula
9) Voracité (Apothéose, partie 1)
10) Psychan (Apothéose, partie 2)
11) Evhron
DISCOGRAPHIE
Vous avez certainement dû entendre parler de Le Dernier Crépuscule des canadiens de Chthe'ilist, paru en début d'année 2016, un recueil absolument sublime de death metal lourd et d'atmosphères prenantes? Vous me direz donc, oui et alors ? Et bien, figurez-vous que Phillippe Tougas, qui a officié sur cet album, sur la récente sortie de Serocs, ainsi que le dernier Zealotry, n'est pas encore rassasié de poutres cosmiques, et revient en compagnie de ses « potos » de First Fragment avec son dernier bébé : Dasein.
Cette fois, c'est une toute autre formule que celle employée par les groupes précités : du death mélodique. J'évite l'utilisation du terme « death technique », vu le champ très large que peut englober ce genre (on peut passer de Demilich à Arsis, puis Obscura, trois groupes aux philosophies complètement différentes). Les gars de First Fragment se basent donc sur trois éléments pour poser la base de leur musique : des solos majestueux qui rappellent le vétéran Necrophagist, les interludes à la basse - chère aux formations canadiennes (Augury et Beyond Creation, entre autres) ainsi qu'un sens de la mélodie qu'on peut retrouver chez Quo Vadis et Arsis, pour ne citer qu'eux. Ajoutez à ceci, l'introduction d'éléments rythmiques assez uniques, tels que le début flamenco de "L'entité", ou le solo groovy de "Gula" et vous obtiendrez un cocktail savoureux et bien homogène qu'on ne peut que déguster sans hésitation.
Il n'empêche que l'album n'est pas du tout parfait comme le laisse entendre le premier paragraphe. L'écoute suivie des pistes laissera ressortir au maximum quatre chansons : "Gula", "L'entité", "Le Serment de Tsion" et "Evhron". Le reste des compositions, est bien sûr très bon, mais peine à rivaliser avec les morceaux précités et ceci pour une raison simple : chacun d'entre eux n'est magnifié que par un passage particulier, comme les solos de "Mordetre et Denaissance", où on peut retrouver d'ailleurs un certain Christian Muenzner (Alkaloid, Spawn Of Possession, ex-Obscura, ex-Necrophagist); ou encore, l'excellent jeu de basse de "Voracité". Mis-à-part ces éclairs de talent, les titres se retrouvent en deçà de ce qu'on peut savourer sur les quatre cités, ce qui se révèle contraignant pour une écoute continue et fluide de la galette.
Le Paroxysm de Deviant Process, sorti quelques mois plus tôt, représente bien ce que cet album aurait pu être. Autrement dit, un chef d'œuvre de death technique totalement homogène du début jusqu'à la fin, ne disposant d'aucune lacune. Mais bon, ne crachons pas sur la qualité du disque qui, avouons-le, comporte quand même son lot de moments mémorables.