CHRONIQUE PAR ...
Ptilouis
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16/20
LINE UP
-Rody Walker
(chant)
-Luke Hoskin
(guitare)
-Tim Millar
(guitare+clavier)
-Cam MacLellan
(basse)
-Mike Ieradi
(batterie)
TRACKLIST
1) Tidal
2) Ragged Tooth
3) Cold Water
4) Cataract
5) Harbinger
6) Caravan
7) Tidal (Instrumental)
8) Ragged Tooth (Instrumental)
9) Cold Water (Instrumental)
10) Cataract (Instrumental)
11) Harbinger (Instrumental)
12) Caravan (Instrumental)
DISCOGRAPHIE
Décidément, Protest The Hero ne fait jamais rien comme tout le monde. Après un crowdfunding pour leur précédent album Volition, les Canadiens s’étaient lancés fin 2015 dans la création d’un ep de six titres nommé Pacific Myth où chaque mois verrait la sortie d’un morceau sur leur bandcamp. Les fans qui avaient souscrit à leur offre recevaient donc tous les 15 du mois un nouveau titre et bien des mois plus tard, les mêmes morceaux retravaillés dans un ep compact et une production plus homogène. Bref, un procédé bien compliqué qui avait le malheur de faire baisser l’impact à chacune des sorties. Qu’importe, puisque ce qui nous intéresse ici c’est la réalisation dans son ensemble, et la seule question valable : est-ce que ça défonce ?
La réponse est clairement un bon gros oui ! En l’espace de trente-cinq minutes, Protest The Hero nous emporte par son énergie toujours aussi folle. On en prend clairement plein la gueule avec une pluie de riffs qui nous tombent dessus, des changements de rythmes nous prenant au dépourvu, des matraquages de fûts qui nous font headbanguer, agrémentés de tricotages de guitares en pagaille. Peu importe où l’oreille se porte, il y a de quoi attirer le mélomane en mal de riffs et de passages prog resserrés. À cela, "Ragged Tooth" est l’exemple même du titre ultra efficace, sans trop de prises de risques, que les Canadiens maîtrisent à la perfection : riff bien entraînant, un Rody Walker en pleine forme qu’il gueule ou qu’il growle, un refrain qui déglingue et surtout un rythme absolument démentiel. "Tidal", plus long, s’inscrit dans la même veine avec un côté progressif plus prononcé et surtout une deuxième partie instrumentale absolument dantesque. Et si à cela on ajoute une production bien massive, on peut le dire : tout est fait pour en prendre plein la tronche.
« Oui, mais bon c’était quand même déjà le cas sur les précédents disques, donc ça devient lassant non ? » Eh bien, c’est sûr qu’on ne changera jamais complètement la formule Protest The Hero, surtout qu’encore une fois Rody Walker est parfaitement bluffant tout comme les mélodies de Luke Hoskin ou les riffs de tueurs de Tim Millar. Pourtant, l’album s’avère légèrement plus prog que les précédents avec des morceaux plus longs laissant davantage de place aux développements mélodiques. C’est notamment le cas de l’excellente partie instrumentale enchaînant piano et solo de guitare de "Harbinger", les enchevêtrements de voix sur "Cold Water" ou encore une fois la partie instrumentale de "Tidal". Mais c’est surtout sur "Caravan" que le groupe tente de proposer quelque chose de plus développé où s’enchaîne une première partie aux passages bien hargneux entrecoupés de rythmiques bancales folles, avec un deuxième temps plus calme et mélodique qui s’achève sur un moment tout en émotion agrémenté de quelques chœurs et de sons orchestraux au clavier. Ce qui nous amène à la conclusion suivante : les morceaux plus longs vont aussi très bien aux Canadiens.
Trois ans après Volition, les gars de Protest The Hero nous reviennent toujours pleins d’énergie, de riffs et de mélodies. S’il est un peu frustrant de n’avoir à se mettre sous la dent qu’un ep après tant d’attente, celui-ci reste d’une qualité assez hallucinante et montre que même si la formule des Canadiens ne change pas vraiment, les gars prouvent quand même une chose : ils savent composer des morceaux plus longs et incorporer de nouvelles idées. Une bonne nouvelle qui nous laisse impatients pour la suite de leurs aventures.