CHRONIQUE PAR ...
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Cpt. Estrella Grasa
(chant)
-Teloch
(guitare)
-Sir
(basse)
-Øyvind Myrvoll
(batterie)
TRACKLIST
1) Hangaguð
2) Surtr
3) The Ballad of Hamther
4) On Dead Body Shores
5) Gleipnir
6) Sol Taker
7) Ash Yggdrasil
8) Heimdalargaldr
9) Valkyries Assemble
10) Naglfar Is Loosed
DISCOGRAPHIE
Nidingr -
The High Heat Licks Against Heaven
« Nidingr… moui, pourquoi pas ? Allez file l’album ! » Voici les réflexions à haute portée métaphysique qui ont traversé mon esprit quand le Grand Distributeur de Promos en Chef m’a demandé si je comptais chroniquer à nouveau une œuvre de Teloch et ses amis. Greatest Of Deceivers ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable, mais pas de quoi refuser une nouvelle chronique non plus.
Ce qui m’avait gêné sur l’œuvre précédente de Nidingr, c’était la sensation d’essoufflement qui m'avait envahi sur la seconde moitié du travail des Norvégiens. Les choses se sont-elles améliorées avec ce The High Heat Licks Against Heaven, à la pochette bariolée et relativement originale ? Clairement, oui. Pas au point d’en avoir la bave aux lèvres et de me transformer en imitateur de la jeune fille de l’Exorciste, mais quand même. Ce quatrième essai a plus de tenue que le précédent : le format court d’une musique qui se veut impactante est toujours parfaitement adapté au propos et Nidingr ne perd pied à aucun moment cette fois. Mieux encore : les derniers titres sont les meilleurs. Sur un tempo pas si rapide que ça, nouveauté de cet album, "Heimdalargaldr" expose parfaitement la philosophie musicale rampante, dissonante et frissonnante du groupe et distille un passage ambient, autre nouveauté, convaincant. "Valkyries Assemble" est le meilleur titre de l’album, les plaintes presque metalcore d’un Cpt. Estrella Grasa épatant sur toute l’œuvre y sont en parfaite symbiose avec une rythmique, à la Satyricon époque « moderne », impeccable.
Quant à "Naglfar Is Loosed", même si les trve guardians du dogme black metalleux râleront doublement, d’une part parce que Myrkur la « false » y pousse la chansonnette, et d’autre part, parce que Nidingr se montre sous un jour plus doux, eh bien, il s’agit d’une chanson magnifique. Bref, une superbe fin d’album. Et pour le reste ? Il offre une sensation plus mitigée. Même si tout est très cohérent, certaines compositions sont tout de même très fades, et les premières chansons font craindre le pire. Les choses s’arrangent ensuite, et on retiendra un "On Dead Body Shore" bien malsain, le début électro d’un "Gleipnir" plutôt bien fichu et l’heureuse participation du grand loup Garm sur "Ash Yggdrasil", beau morceau, assez ambient, fort inspiré de l’univers d’Ulver. Ambient, electro, passage poétique… et si l’avenir de Nidingr passait par un certain apaisement ? Bien sûr, les adeptes de brutalité pesteraient, mais il existe plein de groupes prêts à étancher leur soif de violence…
Cette fois-ci, c’est le début qui déconne ! The High Heat Licks Against Heaven connaît un départ poussif, mais sait se ressaisir, Nidingr proposant un album ayant globalement bien plus de tenue que son prédécesseur, démontrant une vraie aisance lorsqu’il s’agit de calmer le jeu et de se concentrer sur la création d’une certaine atmosphère. L’écoute est fortement conseillée, en tout cas.