CHRONIQUE PAR ...
Wotan
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Sandrine
(chant)
-Gregory
(chant)
-Michaël
(guitare)
-Alain
(basse)
-Xavier
(batterie)
TRACKLIST
1)N.W.
2)Carcinogenic
3)On The Verge
4)Favorite Slave
5)Enioreh Ym
6)My Heroine
7)Misfired Treaty
8)So Tired
9)Deep Coma
10)Together
11)Carcinogenic (Remix)
DISCOGRAPHIE
Figurines est un coup d’essai pour Machina Deus Ex, étant le premier album de ce groupe français. Fort de 2 demos et un EP, le combo a recueilli pour le moment de bonnes critiques, s’inscrivant comme un groupe prometteur de la scène metal hexagonale. Son mélange de trip-hop et de metal est séduisant sur le papier, le groupe revendiquant des influences de Lacuna Coil, Paradise Lost ou Anathema. Alors, essai transformé ?
L’alliance des machines et des guitares a donné lieu à de nombreuses expérimentations, mais les groupes mixant trip-hop et metal ne sont pas courants, le plus connu étant sûrement Antimatter. Mais alors que chez le groupe anglais, les guitares étaient minimalistes, elles prennent régulièrement le devant de la scène chez Machina Deus Ex. Répétant des riffs efficaces, qui ont d’ailleurs une certaine tendance à être peu variés, elles s’entremêlent régulièrement aux plans lancinants et éthérés de claviers. Les nappes ne reprennent le dessus que le temps de quelques introductions ou ponts. La partie trip-hop manque d’ailleurs singulièrement de puissance: c’est léger et reposant, mais les plans ne décollent jamais. L'instrumentale introduisant "My Heroine", "Enioreh Ym" donc, en est le parfait exemple. Les plans rythmiques se répètent, quelques nappes lancinantes se posent au-dessus et le titre débute réellement par le cri de Gregory, à 20 secondes de la fin. Même constat pour l’inutile remix de "Carcinogenic".
Heureusement, les parties metal restent pêchues, et ce grâce à la section rythmique qui cale des plans plus inspirés du rock que du metal et aux guitares. Sans compter qu’au-delà de l’alternance de ponts trip-hop et de couplets metal, utilisée abusivement sur des chansons comme "N.W." et "Carcinogenic", le groupe utilise les machines pour varier son propos. Comme le titre "Favorite Slave", sur lequel Machina Deus Ex s'éloigne des langueurs du trip-hop pour se rapprocher de la violence urbaine de l’indus. Ou encore "Together", une composition dont le final explosif donne, l’espace d’un court moment, une ampleur que l’on n’attendait plus à l’album. Instrumentations, guitares et beats electro se mêlent dans un bref accès de folie, pour une dose d'énergie bienvenue.
Le chant de Sandrine permet de compenser la platitude des plans atmosphériques. Sa voix, froide et agréable, contient en émotion ce qui manque aux machines et se marie parfaitement avec le chant rock de Gregory (dont le timbre est proche de celui de Matthew Bellamy). Le duet n'empiète jamais l’un sur l’autre et la complémentarité est parfaite, ce qui donne du contraste aux lignes de chant. Pour un premier album, la qualité de la production est une bonne surprise, et appréciable, qui se remarque dès la première écoute. Clair et puissant, le son est propre mais pas suffisamment lisse pour dénaturer la saturation des guitares.
Oscillant entre moments mou du genou et d’autres plus énergiques, le combo peine à équilibrer son propos. Le trip-metal de Machina Deus Ex, agréable au demeurant, mais pas inoubliable, séduit partiellement grâce au chant et à certaines compositions sortant partiellement du moule défini par le groupe. Le reste oscille entre remplissage et chansons sympathiques. Essai raté, donc, de peu néanmoins car il y a par moments preuve d’un certain potentiel.