CHRONIQUE PAR ...
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Ryanne van Dorst
(chant+guitare)
-Reiner Vermeulen
(guitare)
-Nick Polak
(guitare)
-Job van de Zande
(basse)
-Micha Haring
(batterie)
TRACKLIST
1) Vantablack
2) Golden Serpents
3) Words on Paper
4) In Her Darkest Hour
5) Oweynagat
6) The Alpha
7) The Death of Love
8) She-Goat
DISCOGRAPHIE
Dool -
Here Now There Then
- Zalut, za ba ?
- Salut ! Hé bé dis donc tu as une sacrée crève !
- Ah oui, j’aurai ba dû dorbir dout nu zette nuit. Au vait, du as écouté le noubel album de Dool ?
- Le nouvel album de Tool ? Ha ha, quel farceur !
- Mais non, bas Dool ! Je de barle de Dool ! Le noubeau groube de bob bien busclée !
- Tool de la pop ? T’exagères pas un peu ? C’est pas du black metal mais quand même...
- Ah gommence bas à b’énerber ! Je de barle de Dool avec un D ! Pas Dool avec un D !
Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Dool, avec un D donc, n’a rien à voir avec Tool, avec un T. Pas de compositions torturées au programme, les bizuts Néerlandais se rapprochent beaucoup plus d’une scène (pop-)rock bien heavy sur les bords. Vous prenez Blood Ceremony, vous virez la flûte, vous rajoutez une couche de lourdeur et vous remplacez Alia par Ryanne, à l’organe vocal empreint d’une amertume similaire à celle que Skin, la chanteuse de Skunk Anansie, sait (savait ?) si bien distiller, et vous avez T… pardon Dool. Ah, et puis, vous rajoutez aussi quelques bonnes louches de mélodies pop rock bien foutues. Sur leur page Facebook, les artistes décrivent leur musique comme du « dark rock » et ma foi, c’est assez bien vu. On pourrait aussi parler de « pop doom rock », tant la rythmique rappelle souvent le Sabbat Noir, ou de « heavy dark pop rock », de « obscure dark… », pardon, je m’égare. Apparemment ce Now Here There Then a suscité un certain intérêt (5.800 likes à ce jour, c’est correct, non ?). La question doit donc être posée : simple « hype » parce que la chanteuse possède un t-shirt Mayhem ou phénomène plus durable dû à la qualité du groupe ? La réponse est clairement la seconde.
Dool propose des compositions bien ficelées, pas avares en interventions guitaristiques, et pas forcément toutes calibrées radio. A côté de l’indiscutable hit "Oweynagat", Dool prend le temps de faire mûrir ses titres en les déroulant tranquillement, tel l’initial "Vantablack", générateur d’une réelle émotion, que beaucoup d’autres groupes auraient torché en trois minutes, mais que nos artistes s’appliquent à égrener de manière consciencieuse. "Golden Serpents", plus léger, "Words on Paper" ou encore "She-Goat" savent également captiver l’auditoire par ce joli mélange plomb/paille/amertume. Que manque-t-il donc aux Bataves pour conquérir l’univers ? Deux choses. La première : éviter les fillers comme "The Alpha", très poussif, ou "The Death of Love", mimi mais pas complètement convaincant. La seconde : ne pas hésiter à faire chougner un peu plus. "Vantablack" mis à part, on perçoit une certaine retenue un peu nuisible à leur propos. Quand on a chance d’avoir une chanteuse avec un tel timbre, quand on sait composer de cette manière, il est dommage de ne pas plus s’acharner sur les glandes lacrymales de l’auditeur. Bref, ce très bon disque serait devenu excellent si les musiciens s’étaient montrés un peu moins distants.
Il n’empêche que ce Here Now There Then s’écoute avec un plaisir indéniable et que l’on tient peut-être ici l’un des futurs grands groupes du « dark rock » (n’hésitez pas à remplacer l’étiquette par celle qui vous fait plaisir, hein). Seul bémol donc : Dool devrait se lâcher un petit peu plus. C’est jouable pour le prochain album, non ?