CHRONIQUE PAR ...
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Jowl Nyberg
(chant)
-Victor Adonis
(guitare)
-Martin Lingonblad
(basse)
-Peter Liwgren
(batterie)
TRACKLIST
1) Lost In The Wastelands
2) Instigator
3) Icarus
4) Fall Of Gaia
5) The Descended
6) The Accursed
7) Vergilius
8) The Oceans Breath
DISCOGRAPHIE
Quand j’ai vu passer la proposition de chronique de Through the Noise, je suis allé écouter un peu au hasard de quoi il retournait sur Spotify. J’en ai eu une impression de bruit affreuse : une musique mal jouée, mal chantée, mal mixée… Deux jours plus tard, je relance le bousin (on remarquera au passage la conscience professionnelle). Finalement, il fallait bien écouter "à travers le bruit". Avec leur premier opus Fall Of Gaia, le groupe se révèle être une bonne surprise.
Parlons d’abord de ce qui fâche: l’album est sorti originellement en 2014. S’ensuivit une réédition en 2017… Pourquoi pas - une façon comme une autre de remettre la section de Lund dans le feu de l'actualité avant de nouvelles hostilités. Ceci mis à part, que nous proposent les Suédois ? Sur une base thrash/hardcore, ces derniers ajoutent quelques soupçons de death et de melodeath. Bref, du classique dans une sorte de thrash moderne qui se nourrit de ses cousins. Mais le groupe développe un côté râpeux et imparfait qui, curieusement, fait son charme. Une fois le son assimilé et accepté, cet aspect crade fait le bonheur de nos oreilles. Cela convient tellement à la musique que l'on finit par s'y habituer. Le chant hurlé est loin d’être parfait, mais dégage tellement de hargne que l’on ferme les yeux (les oreilles ?) sur les faussetés qui s’y immiscent. Quant aux guitares, elles crachent et saturent plus que de raison, aussi âpres que la gorge du chanteur. Mais le quartet maîtrise très bien les changements de rythme et d’ambiance. Après avoir balancé des riffs acérés avec un chant hardcore, place à un break très lourd et on repart pour une accélération avec des leads mélodiques et un chant accrocheur. Clairement, le gang nordique sait jouer avec le rythme et, du coup, avec nos émotions.
Le recueil débute ainsi avec des riffs façon marteau-piqueur. Gare aux oreilles ! Le chant hardcore s’y mêle parfaitement et le collectif sait ajouter quelques mélodies pour assouplir intelligemment son propos. Et les morceaux, au premier abord sacrément bordéliques, sont intelligemment construits. Sans être sur du simple couplet/refrain, ils gagnent en puissance au fil des écoutes, une fois assimilée leur progression. Alors que la formation développe une musique intense et qui se veut efficace, les Scandinaves se paient le luxe d'y ajouter suffisamment de complexité pour accrocher sur la longueur. À la première écoute, on ne l’imagine pas du tout ! En outre, les leads sont toujours nécessaires, jamais superflus. Aucun musicien ne tire la couverture à lui. Il en ressort une impression de sincérité évidente de la part de Through the Noise, très communicative. Et si la fin de l’enregistrement se révèle moins percutante à cause de tempos plus lents, elle ne remet pas en cause la qualité générale. Peut-être aurait-il fallu agencer les pistes différemment ? Sans doute une erreur de jeunesse.
Through the Noise propose un premier LP très prometteur. Doté d’un son adapté, d’une sincérité à toute épreuve, il faut juste un peu de temps pour appréhender l’ensemble. Mais une fois que c’est fait, ce n'est que du bonheur ! Une décharge d’énergie, une bonne claque dans la gueule !