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CHRONIQUE PAR ...

99
Droom
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 15/20

LINE UP

-Dylan Desmond
(chant+basse)

-Jesse Schreibman
(batterie+chant+claviers)

-Adrian Guerra
(fantôme)


TRACKLIST

1) As Above
2) So Below

DISCOGRAPHIE

Four Fantoms (2015)
Mirror Reaper (2017)

Bell Witch - Mirror Reaper
(2017) - doom metal ambient funeral doom - Label : Profound Lore Records



Pour aboutir à Mirror Reaper, Bell Witch n'a eu d'autres choix que de s'observer dans le miroir. Suite à la séparation du duo peu après la parution de Four Phantoms, la décision prise de continuer le projet avec le renfort de Jesse Schreibman et le décès -dans la foulée- d'Adrian Guerra, il a fallu se poser la question de la pérennité du projet... Desmond - désormais à jamais le seul membre d'origine - aura souhaité rebondir, plutôt deux fois qu'une avec ce Mirror Reaper, unique en son genre, sans guitare aucune, d'une durée totale de... 83 minutes.

Bell Witch avait déjà étayé la durée de ses piste sur Four Phantoms, son deuxième album paru en avril 2015. Sur Mirror Reaper, toutes les proportions jadis établies explosent : si l'album présente fictivement deux pistes, il faut bien plutôt retenir que tout s'enchaîne d'un seul bloc (la version promotionnelle n'est d'ailleurs pas séparée en deux pistes). La musique, quant à elle, ne varie guère par rapport à ce qu'elle propose sur Longing (2012) ou Four Phantoms. Une basse, véritable pilier-fantôme en errance autour de laquelle tout s'articule, joue lentement et égrène ses notes avec une douceur presque étonnante qui, il faut bien le dire, fait une grande partie du charme de Bell Witch. A cette basse s'allie une batterie, d'une lenteur implacable comme le genre l'exige, honorable soutien. L'ensemble s'éloigne au sein de nappes de claviers omniprésentes mais finalement discrètes et parfaitement intégrées. A la différence d'un Shape of Despair, Bell Witch n'en fait jamais un élément central de sa musique. Si différence musicale il existe avec les sorties précédentes, alors c'est bien cette relative « douceur » (les guillemets s'imposent) du propos, qui jamais ne nous martèle de ses distorsions. Au contraire, la violence est ici contenue, transformée en douleur lancinante, sans début ni fin, en océan de brume... Le pachydermisme des riffs fait montre d'une grande retenue de tous les instants. Le chant, plus souvent vaporeux et réellement fantomatique que guttural, souligne cette tendance.
Point d'orgue annoncé de cette piste : la présence inquiétante d'Adrian Guerra, dont l'ombre pâle plane sur l’œuvre. Son intervention est posthume, en milieu de piste, point culminant du projet et bascule musicale. Bien que cela ne soit pas facilement distinguable au premier coup d’œil, Mirror Reaper est construit comme son propre reflet. Sa seconde partie étant,  plus ou moins arrangée, la première, jouée à l'envers.  Conceptuellement, le duo a poussé les choses loin et cela participe de la force du disque. L'on reprochera sans mal à Bell Witch son manque de dynamisme, l'ennui qui découle de l’œuvre ou encore la platitude de ses choix musicaux. Critiques qui tomberont en poussière auprès de celui étant prêt à faire la démarche de s'adapter au format proposé par le groupe. Car oui, voici l'un des quelques exemples de musique hors-format, qui exige de l'auditeur une adaptation sans, au contraire et comme la majorité des disques, s'adapter à lui. Cela est suffisant à faire taire la plupart des critiques en leur principe. Bell Witch ne cherche pas à apparaître autrement qu'il ne le peut. Ce n'est qu'en plongeant volontairement - avec la volonté de ne pas comprendre - que l'on peut se découvrir sensible à Mirror Reaper qui, autrement, peut effectivement sembler plat, long, fade, rien. Astuce facile pour justifier son propos ? Plutôt le contraire : ce serait de ne pas tenter le grand saut, qui semble facile.


Difficile d'en dire plus sur le sujet tant celui-ci semble intangible. Oui, Mirror Reaper est un mastodonte qui ne conviendra qu'à peu de personne. Non, il ne provoquera pas de grandes envolées épiques chez ses auditeurs. C'est que Bell Witch propose autre chose, qui apparaissait déjà sur Four Phantoms mais qui, sous cette forme, prend une autonomie particulière. Un grand disque d'ambiance, qu'il aura fallu créer pour qu'on l'imagine enfin. Quant à le comprendre... c'est une autre affaire.


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