CHRONIQUE PAR ...
[MäelströM]
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
15/20
LINE UP
-Bill Kaulitz
(chant)
-Tom Kaulitz
(guitare)
-Georg Listing
(basse)
-Gustav Schäfer
(batterie)
TRACKLIST
1)Schrei
2)Durch den Monsun
3)Leb' die Sekunde
4)Rette Mich - New Version
5)Freunde Bleiben
6)Ich Bin Nich' Ich
7)Wenn Nichts Mehr Geht
8)Laß uns Hier Raus
9)Gegen Meinen Willen
10)Jung und Nicht Mehr Jugendfrei
11)Der Letzte Tag
12)Unendlichkeit
13)Beichte
14)Schwarz
15)Thema Nr. 1 — Demo 2003
16)Schrei - Acoustic Version
17)Durch den Monsun - Unplugged Version
DISCOGRAPHIE
Encore une soirée où, la jeunesse France encore, est censée revenir sur son rock. Et le rock français, comme vous le savez tous, est à 95% d’une qualité inqualifiable (je ne souhaite froisser personne). Alors que de l’autre côté du Rhin vivent des gens toujours en avance sur nous. Tellement en avance qu’ils arrivent à décrocher deux disques d’or de rock au moyen d’un groupe de gamins de 17-18 ans. Ce qui relativise (une fois de plus) les bobos du Gibus de «seulement» 20 ans. Et surprise, Tokio Hotel arrive en force chez vous avec cet extended Schrei - So Laut Du Kannst !
Et comme tout bon rock qui se respecte, la prise en oreille est immédiate et côté énergie, le quatuor n’a pas laissé sa fougue au vestiaire. Deux tiers de crâneries endiablées ("Schrei", "Thema Nr.1") pour un tiers de ballades semi-acoustiques ("Durch Den Monsun", "Rette Mich"). On ne peut pas s’empêcher de penser à Placebo bien sûr (Bill chante comme une trentenaire qui n’a pas mué), mais avec un poil plus d’influences punk (Pixies en moins drogué), un brin d’electronica et une atmosphère plus légère, plus festive (aurait-il pu en être autrement vu l’âge du groupe ?) où l’allemand passe admirablement bien. Bien entendu certains titres montrent des régimes très bas, notamment lorsque le lyrisme inutile s’empare du micro ("Wenn Nichts Mehr Geht") ou que l’exposition fiévreuse semble aussi spontanée que celle d’un chansonnier français ("Jung Und Nicht Mehr Jugendfrei"). Cette nouvelle édition disposant tout de même de 15 titres (jamais plus de 04’00’’ au compteur), un certain ennui peut finir par naître – mais elle permet au moins d’avoir les paroles (pourries) en français dans le livret… super !
On se demande tout de même dans quelle mesure la musique de ces jeunes gens est réarrangée (manoeuvre souvent reprochée à leurs producteurs), il suffit de voir les différences et contrastes vocaux de Little Bill (éliminé en final de la Nouvelle Star allemande). S’il excelle sur les très jolies ballades "Durch Den Monsun" ou "Rette Mich" (nouvelle version puisque Bill a mué entre temps), il montre d’énormes faiblesses sur "Leh’ Die Sekunde" ou "Lass Uns Hier Raus", ce qui paraît surprenant tant on est bluffé de prime abord. Le son rappelant autant Nena (une compatriote) que Green Day ne peut que faire mouche chez un jeune public. Nul doute que de puérils esprits ont vite fait de se faire aborder par d’immondes technocrates (que nous représenterons les doigts crochus sans pour autant vouloir parier sur leur origine) qui auraient cadré leur désir de «hurler aussi fort qu’ils le peuvent» ; mais si au final le disque est bon, qu’allons-nous reprocher à ces gens ? D’avoir fait connaître le groupe et de lui avoir donné les moyens de faire un album ? Je ne pense pas.
La nouvelle mouture de ce Schrei qui fit tant de succès, agrémenté de 5 pistes et de quelques vidéos, remplit donc parfaitement son pari. Même sous la patte de gens plus confirmés, on ne peut que saluer l’exploit du petit groupe (dont le guitariste semble composer quasiment tout) pour avoir réussi à construire des morceaux aussi catchy que touchants selon les circonstances, ce qui semble mission impossible pour certains groupes confirmés. Alors oui, Tokio Hotel est un groupe pré-pubère qui repeint du déjà-vu mais ils ne sont pas les premiers à le faire et ils ne seront pas les derniers. La différence c'est qu'eux, ils réhabilitent le phénomène hystérique qu'ont autrefois provoqués les grands. Et rien qu'en sachant que mes petits frères et soeurs vivront grâce à eux ce dont ma génération sacrifiée par cynisme a sciemment sabordée, je les en remercie - un peu de glamour, que diable ! Et de toute manière, la question qui se pose est simple : Préfèrez-vous que vos enfants écoutent Tokio Hotel ou... les Naast ? Voilà d'où il fallait en venir.
Qu’ils adoptent la solution de facilité n’est pas une tare, que je sache ? Le principal c’est que cela fonctionne, et c’est largement le cas ! Et si après tout ça vous trouvez encore à y redire c'est que vous avez probablement plus de 20 ans et vous ne pouvez pas comprennndre ! Alors pensez plutôt que ce disque peut être une excellente initiation au rock pour vos gosses et qu'il montre l'époque comme plus compliquée qu'elle n'y parait. Alors : «Schrei! so Laut du Kannst»