CHRONIQUE PAR ...
Djentleman
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Noh Gun-Wook
(chant)
-Kim Hyung-Hoon
(guitare)
-Song Sang-Yul
(guitare)
-Choi Min-Kyu
(basse)
TRACKLIST
1) For Eternal Reign
2) Your Life On The Dead
3) Obscurely Proud
4) The Deadly Horde
5) Illusory
6) Decaying Wealth
7) Deceiving The Humanity
8) In This Wretched
DISCOGRAPHIE
En ce mois de juin 2018, il y a un événement auquel vous ne pourrez échapper, quelle que soit votre classe sociale, votre origine ou votre profession. Oui, la Coupe du Monde de football en Russie est un évènement majeur, quoi que vous puissiez en penser. Et pour ceux qui ne sont pas très portés sur le ballon rond, je vous emmène la découvrir sous un autre angle, celui de la musique, avec la découverte d’un groupe musical par poule de qualification. Place au groupe F avec la Corée du Sud.
Partons d’un postulat somme toute assez simple: chaque pays possède sa spécificité musicale. Sans vouloir donner dans le cliché, l’amalgame ou faire preuve d'une vision trop réductrice, on peut s’avancer sans trop de réserve sur le fait que la Norvège n’est pas nulle en black metal, la France tire son épingle du jeu en ce qui concerne le metal progressif, l’Allemagne peut difficilement rougir de la concurrence s’agissant du domaine du thrash ou du metalcore, la Suède est assez réputée pour la qualité de ses groupes de death metal, la Finlande se dépatouille plutôt pas mal dans le secteur du power metal, tandis que les Russes gèrent plutôt bien la sphère du black atmosphérique et du deathcore. Qu’en est-il alors de la Corée du Sud ? Eh bien, il faut croire que le pays du Matin calme s’en sort mieux en matière de K-Pop que dans le champ du deathcore.
Oui je sais, c’est sévère, mais cela a pour mérite d’être clair. Tandis que la musique la plus populaire de Corée du Sud fait des ravages et engrange des milliards de wons, le metal – et plus particulièrement le deathcore – se révèle beaucoup moins tape-à-l’œil. La formation ne sort tout de même pas de la campagne profonde puisqu’elle a vu le jour en 2008 à Busan, deuxième plus grande ville du pays derrière la capitale Séoul. Elle a tout de même mis trois ans avant de sortir ce premier album, en 2011. Les fans avaient tout de même eu le droit à une démo l’année de la création et à un EP l’année suivante. Et pour la notoriété internationale, on repassera puisque The Deadly Horde est sorti sous la houlette du label coréen Realize Records.
Et pour répondre à la question que la terre entière se pose « à quoi ressemble du deathcore coréen ? », la réponse est assez rustique: à du deathcore basique. Surtout quand on remet cet album dans son contexte, c’est-à-dire en 2011, en plein essor du deathcore. Huit pistes ici, même pas trente minutes, c’est-à-dire le format deathcore dans son plus simple habit. Des blast beats en veux-tu en voilà, des ralentissements lourds et atmosphériques, des accélérations pour motiver la foule à faire des circle pits, des breakdowns, bien sûr, car sinon, on risque de perdre l’appellation d’origine contrôlée « deathcore » et un chant growl continu et monotone complété par un scream médiocre et sans grand engouement. Très peu de chansons se démarquent si ce n’est la correcte "Deceiving The Humanity" sans grande faute, ou "Illusory", "Your Life On The Tread" et "In This Wretched" qui se laissent écouter plutôt agréablement. Le reste ne fera pas long feu dans vos oreilles et votre cerveau, et sera oublié à l’arrêt même de l’album.
Et ne comptez même pas sur l’album suivant pour que la formation de la Terre de trois mille li puisse se rattraper, car To My Last Breath a splitté en 2014. Un passage éphémère dans le monde du metal, qui aura laissé une impression aussi discrète que mitigée. Écoutez The Deadly Horde si vous aimez le son deathcore à l’ancienne, ou par simple curiosité si vous voulez vous targuer d’avoir écouté de la « musique coréenne » en soirée devant vos amis geeks.