CHRONIQUE PAR ...
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16/20
LINE UP
-Spellbound
(chant)
-NKS
(guitare+basse)
-Lonn
(guitare)
-Ardraos
(batterie)
TRACKLIST
1) Aldérica
2) La révolte des tuchins
3) Infâme Saurimonde
4) Ode à la croix cléchée
5) 1802 - 1863 | Les méfaits de Mornac
6) Mandrin, l'enfant perdu
7) La procession des trépassés
8) Une vie de reclus (quand les remparts ne protègent plus)
9) L'ora es venguda
10) L'esprit des vents
DISCOGRAPHIE
- Et l’accent chantonnant? Hein? Il est où l’accent chantonnant ? La langue d’Oc, c’est pas chantonnant ?
- Bibiche…
- Une soirée terroir... Et moi qui ai été assez CONNE pour t’accompagner !
- Bibiche, calme-toi…
- Non mais c’est quoi cet antre ? Et le gars avec les bras qui fument, là ? C’est qui, hein ?
- Lui, c’est Ardraos. C’est le batteur. Il cogne vite.
Et longtemps. Batteur chez Aorlhac, comme dans pas mal de formations black metal, ce n’est pas une sinécure. On n’est pas chez Summoning ici. En tout cas, n’en déplaise à Bibiche, Ardraos s’acquitte fort bien de sa tâche. Et ses compères aussi, d’ailleurs. Notamment Spellbound et son chant éraillé. Possédé. Mais commençons par le commencement. Aorlhac officie dans le black metal, bien speed et bien mélodique. On note quelques influences pagan au détour de certaines mélodies et/ou sonorités, très perceptibles sur "Infâme Saurimonde", mais ce troisième volet de la série des Vents – pas de jeu mots, surtout, pas de jeu de mots – rappelle plus Dissection que Pimordial. Si Aorlhac sait calmer (un peu) le jeu – "La procession des trépassés" –, les blasts beats sont tout de même clairement les rois de la fête. Personnellement, je suis toujours un peu réticent quand un groupe choisit l’option « à fond les ballons » sur l’intégralité d’une œuvre, mais là, le rythme infernal n’est pas synonyme de monotonie. La raison principale ? Des compos lisibles et relativement variées qui tiennent vraiment la route, et un important travail des guitares, qui font que l’album suscite en permanence l’intérêt de l’auditeur. A une telle vitesse, ce n’est pas un mince exploit !
Si le groupe n’a pas honte de ses racines régionales, bien au contraire, il en est de même avec ses racines musicales : Aorlhac n’hésite pas à utiliser les guitares leads de manière classique, ou à rendre hommage au trve black metal de papy et mamy, comme sur le très virulent début "Mandrin, l’enfant perdu", qui commence comme un hommage à la première vague scandinave de corpsepaints et finit en Tribute to Maiden. Autres grands moments de l’album : "Infâme Saurimonde", où les quelques chœurs apportent un petit plus d’ambiance ou le trépidantissime "L’ora es venguda" qui met un point final à ce bien bel album. Des temps faibles ? Aucun, et c’est peut-être finalement là la grande force d’une œuvre qu’il est plaisant d'écouter encore et encore, à la recherche de passages auxquels on n’avait pas encore prêté attention. Je ne cracherais pas sur l’introduction de quelques passages un peu plus colorés pagan ou folk, mais l’album, sans rompre les schémas musicaux de la musique extrême, fait partie des très bons moments de cette première moitié de 2018, et donne envie aux incultes de mon espèce d’aller fouiner du côté des deux premiers volets aériens : . A la croisée des vents et La cité des vents. Et toujours pas de jeu de mots.
- Bibiche, arrête de faire la gueule, merde !
- J’entends plus rien… avec l’autre taré qui arrête pas de hurler ! C’est décidé je retourne vivre chez ma mère ! Elle avait raison, le jour où tu m’as draguée, j’aurais dû te mettre un… vent.
Désolé.