CHRONIQUE PAR ...
Gazus
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
- Gil
(chant)
- Viking
(arpet+chant)
- 2020
(guitare)
- Charal
(basse)
- Taq
(batterie)
TRACKLIST
1)Gueule de vieille
2)Degueule House
3)140
4)C'est curieux
5)Au pré
6)La varice
7)Nicole's rules
8)Dialecte
9)Decalcification
DISCOGRAPHIE
C'est l'histoire d'un jeune chroniqueur à qui son rédacteur en chef refile une promo tout en disant « Tiens, ceci est une promo d'un groupe français qui, au vu des titres rigolos, fait du grind parodique, ça devrait te convenir ». Le chroniqueur prend le CD et part écouter ladite galette en vue de la chroniquer. Arrivé chez lui, il s'installe confortablement, prêt à passer un moment de franche rigolade assaisonné de mouvements rotatifs de la nuque, comme le laissent pressentir la tracklist. Et là : surprise.
Autant le dire tout de suite, Necropsy n'est pas un groupe de grind décalé. On est loin de la rigolade à base d'intros samplées (à l'exception du titre "Degueule House") et de l'humour scato-porno-gore à la Gronibard ou à la Ultra Vomit du temps de Mister Patate. Pourtant le chant porcin aux paroles incompréhensibles, la longueur relativement courte de l'album (près de 25 minutes) ou encore des titres tels que "Gueule de vieille", "La varice" ou encore "Nicole's rules" laissaient présager d'une telle orientation. Non, avec Necropsy, l'auditeur a droit à du death bien brutal légèrement teinté de grind (oui, il est surprenant de voir les termes « légèrement » et « grind » cohabiter dans une même phrase, et pourtant). On est donc surpris durant la première écoute, par le contenu de ce disque. Passée cette surprise, qu'y a-t-il a tirer de cet album ?
Il y a à tirer que Necropsy aime le bourrin, comme l'attestent d'emblée les premières secondes du premier morceau "Gueule de vieille". Les riffs volent ainsi que les blast beats et le chanteur laisse aller son chant de truie, privilégiant la brutalité de l'ensemble à un quelconque propos. Signalons aussi que l'ensemble des musiciens est en place, chacun maîtrisant plus que correctement son instrument. Musicalement, le groupe alterne les passages de pur blast avec des mid-tempos somme toute assez classiques. Le titre "La varice" démarre quand à lui d'une belle manière avec un riff et une batterie jumpys à souhait qui brisent quelque peu la routine qui peut s'installer dans le genre. "Degueule House" propose quant à lui un refrain réussi qui contraste avec le reste du morceau. Enfin, la production est plus qu'honorable, bien que la qualité du son des guitares varie d'un morceau à l'autre et que la caisse claire soit parfois trop en retrait.
Tout n'est cependant pas réussi, loin de là. Ainsi, une bonne partie des riffs sonnent peu originaux ("Au pré", "140") ou ont un air de déjà entendu (notamment le riff d'introduction de "Gueule de vieille" qui rappelle beaucoup celui d'"Underneath The Wave" de Strapping Young Lad sur l'album City). En outre, l'enchaînement des différentes parties au sein d'un même morceau est parfois moins réussi que d'autres. Si sur un titre comme "Degueule House" l'ensemble s'enchaine sans problême, d'autres titres ressemblent plus à un patchwork de riffs sans véritables liens, donnant quelquefois un ensemble assez peu cohérent. Enfin, le chant, bien que réussi, déverse des paroles (si paroles il y a) incompréhensibles. Cela n'est pas un défaut en soi, mais cette aspect pourra en rebuter certains.
« Le groupe français propose avec Bestial Anatomy un premier album qui, s'il est entaché de défauts niveau composition, originalité et production, est néanmoins doté de bonnes idées. Des textes compréhensibles ainsi que des riffs moins typés sont à espérer, mais globalement, voilà un groupe prometteur » , écrit le jeune chroniqueur, sa surprise envolée, après plusieurs écoutes passées à écouter et à apprécier mine de rien ce sympathique album.