CHRONIQUE PAR ...
Gazus
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16/20
LINE UP
-Chris "The Heathen" Valago
(chant)
-Jed Simon
(guitare+chœurs)
-Byron Stroud
(basse+chœurs)
-Gene Hoglan
(batterie)
TRACKLIST
1)When You Were Shouting at the Devil... We Were in League With Satan
2)We Rule the Fucking Land
3)Flight of the Knight Bat
4)1312
5)Devil's Mouth
6)The Vowel Song
7)Fista Corpse
8)Anonymous Aesophagus
9)Alright
10)Hair Doesn't Grow on Steel
11)What's My Name... Evil!
DISCOGRAPHIE
Quand un chroniqueur est en panne d'inspiration pour une introduction, il reste toujours des solutions. Parmi celles-ci, il y a le traducteur automatique. Grâce à cet outil, on obtient des résultats de ce genre, dans l'esprit de l'album à chroniquer : « Quand que vous étiez en criant au diable, nous étions dans la ligue avec Satan. Gardant ça réel, nous réglons la putain de terre ! Tu ne peux pas idiot nous car nous sommes la merde et nous caillou tandis que tu suces. Alors viens dessus enculeur de maman, et obtiens bas ».
Ce problème d'introduction résolu, passons aux présentations. Zimmer's Hole est un groupe constitué de Byron Stroud, Jed Simon et Gene Hoglan pour les musiciens, tous trois ex-membres de feu Strapping Young Lad et Chris Valago alias « The Heathen », qui a entre autres assuré les choeurs chez... Strapping Young Lad et sur les albums solos de Devin Townsend. Quant à l'identité du producteur, il s'agit de ce même Devin Townsend. Tout ce petit monde reste donc «dans la famille», prêt à être le plus «evil» possible. Plus sérieusement, le but du groupe est d'offrir à l'auditeur un bon moment de parodie d'un large panel de clichés dans le monde du Heavy Metal, le tout en se faisant évidemment plaisir musicalement. Pour cela, rien ne sera épargné : photos promos cliché, titres évocateurs ("We Rule The Fucking Land", "Hair Doesn't Grow on Steel", "What's My Name... Evil!"), interludes comiques, textes épiques et décalés, narrations, mais surtout un atout de choix : Chris Valago lui-même.
En effet, c'est principalement par le biais du chanteur du groupe que When You Were Shouting at the Devil fait mouche. Cet homme est effrayant de par sa tessiture et les différents registres qu'il couvre, du growl burné au chant typiquement heavy, permettent une grande variété au sein de l'album, l'empêchant ainsi de lasser l'auditeur. Ainsi, sur le titre éponyme, on a parfois l'impression d'entendre Devin Townsend lui-même dès l'introduction: un morceau comme "1312" fait la part belle à un chant lyrique et ses envolées heavy, tandis que des titres tels que "What's My Name... Evil!" ou "Fista Corpse" permettent à Valago de s'adonner à un bon growl des familles. Les musiciens ne sont évidemment pas en reste. Gene Hoglan est toujours aussi impressionnant derrière ses fûts qu'il l'était chez SYL. La double pédale et les blast beats sont de rigueur et notre homme a l'air de s'en donner à coeur joie. La volonté parodique du groupe est en outre une occasion en or pour un guitariste tel que Jed Simon, guitar-hero affirmé.
Musicalement, Zimmer's Hole oscille entre morceaux heavy ("The Devil's Mouth"), thrash ("Alright") et death ("Fista Corpse") teintés d'éléments empruntés à ces mêmes genres. Ainsi, le très épique et heavy "Flight of the Knight Bat" démarre sur un blast beat furieux qui revient ponctuer les fins de couplets tout au long du titre. Qu'il s'agisse du chant ou de certains plans, il est difficile de ne pas sourire à l'écoute de l'album. C'est là une force de l'album : la parodie ne tombe jamais dans le ridicule sur le plan musical. Les textes quant à eux tapent dans le cliché et servent parfaitement les compositions du groupe. Les interludes en revanche, font appel à un humour potache qui fait parfois mouche ("Anonymous Esophagus" ou "Flight of the Knight Bat") ou qui est a contrario assez lourdingue le reste du temps (l'intro de "Devil's Mouth" et ses bruitages de pets en tête). Enfin, la production de Devin Townsend est massive et globalement réussie, comme à l'accoutumée, bien que subsistent des erreurs dans l'utilisation des compresseurs ("Devil's Mouth").
Zimmer's Hole offre avec When You Were Shouting At The Devil... un beau patchwork hommage au metal, doté de compositions solides et d'une production quasi parfaite, desservi par des gags parfois au ras des pâquerettes qui, s'ils peuvent faire rire lors des premières écoutes, risquent à force de lasser. L'album reste néanmoins une réussite des Canadiens et une belle invitation au headbang. Payez-y attention, ces types règlent sérieusement.
Nota : Un grand merci à Cosmic Camel Clash d'avoir un jour eu la merveilleuse idée de traduire littéralement en français l'expression "Come on motherfucker".