CHRONIQUE PAR ...
Shamash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Sven "Svencho" de Caluvé
(chant)
-Mendel bij de Leij
(guitare)
-Ian Jekelis
(guitare)
-Stefano Franceschini
(basse)
-Ken Bedene
(batterie)
TRACKLIST
1) Lasciate ogne speranza
2) TerrorVision
3) Farewell to the Flesh
4) Vespertine Decay
5) Squalor Opera
6) Visceral Despondency
7) Deep Red
8) Exquisite Covinous Drama
9) Altro inferno
10) A Whore d'Oeuvre Macabre
11) The Final Absolution
DISCOGRAPHIE
Aborted est de retour en cet automne 2018 pour présenter au public son dixième album. Les (plus tout à fait) Belges emmenés depuis vingt-trois ans par leur charismatique leader Sven poursuivent leur chemin en semant régulièrement des galettes fleurant bon le gore ça et là.
Une fois encore, la formation s’évertue à proposer un death virulent et très moderne, qui sans nul doute ravira les amateurs du style. Le quintet est en effet responsable d’un carnage en bonne et due forme. Tout est maîtrisé sur Terrorvision. Les années passées à forger une musique brutale et une identité assez forte ont payé, tant il serait indélicat de ne pas reconnaître les grandes qualités de cet opus. Les blasts sont légion, les riffs de guitares bien amenés, sans oublier la prestation vocale de Sven, qui fait montre de son talent et de sa capacité à moduler son chant, forçant le respect. Les soli qui égrènent l’ensemble apportent une plus-value non négligeable, à l’instar de "Vespertine Decay" ou "Farewell To The Flesh". Certains titres deviendront vite des classiques de la troupe tant ils sont réussis, comme l’excellent "Squalor Opera" qui est un condensé du savoir-faire d’Aborted. Riff massif, rythmique échevelée, vocaux puissants et un break prompt à vous désosser l’échine. Bref, un morceau qui condense tout ce que vous avez toujours aimé chez vos dealers de tripailles.
Depuis ses débuts, la recette d'Aborted a peu changé, mais quelques éléments sont venus la magnifier au fil des décennies. Quelques passages plus sombres viennent en effet s’insinuer dans cet océan de brutalité. "Exquisite Covinous Drama" laisse s’échapper des effluves mélodiques et embrumées. Ce qui ressort de Terrorvision c’est ce côté un peu plus noir. Attention toutefois à ne pas vous méprendre : les dix morceaux sont clairement brutaux et la production des plus agressives. N’y cherchez pas un quelconque rapprochement avec des formations crépusculaires. Mais force est de constater que tout en faisant la part belle à la violence et aux mélodies, le tout est assez obscur. Les trois personnes qui se sont invités sur ce dixième album à savoir, Spiros Antoniou de Septic Flesh sur "Terrorvision", Sebastian Grihm de Cytotoxin sur "A Whore D’oeuvre Macabre" et Julien Truchan de Benighted sur "The Final Absolution", se portent ici comme des poissons dans l’eau croupie, apportant une variété vocale supplémentaire appréciable.
Ce dixième album d’Aborted, s’il ne surprendra personne, a le mérite de répondre aux attentes des fans : brutaliser comme il se doit un public en demande de violence. Plus sombre qu’à l’accoutumée, la bande de Sven offre un disque qui fera son petit effet chez tous les amateurs de death moderne. Rien de neuf sous le soleil. Rendez-vous dans trois ans pour la prochaine fournée de pains dans la figure ?