CHRONIQUE PAR ...
Wotan
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Nordra
(chant+guitare+basse)
-Necrolucas
(batterie)
TRACKLIST
1)Opus I
2)Opus II
3)Opus III
4)Opus IV
5)Opus V
6)Opus VI
7)Opus VII
8)Opus VIII
DISCOGRAPHIE
Mord -
Necrosodomic Abyss
Certains groupes ne font pas dans la concession, c’est le moins que l’on puisse dire. Un bon exemple en est Mord, qui a banni de son vocabulaire mid-tempo ou encore ralentissement. Duo polonais qui s’est exilé en Norvège, Mord quitte Southernlord Recordings après avoir sorti en 2006 un premier album qui n’avait pas passionné les foules, car trop linéaire, convenu et mal produit. Le groupe revient, sur Osmose maintenant, nous présenter son nouvel opus au nom tellement poétique.
Et il semblerait que Mord ait soigneusement décortiqué les chroniques parues lors de la sortie de Christemdom Perished, puisqu’il a rectifié le cap en gommant plusieurs défauts récurrents qui entachaient son premier disque. En revanche, nos deux polonais n’ont toujours pas daigné mettre de titre à leurs chansons. Cela aurait pu être conceptuel sur un album uniquement, mais faire le coup pour deux relève plus de la paresse ou d’un manque de créativité. Ne leur en tenons pas rigueur, c’est l’un des rares défauts de Christemdom Perished que l’on retrouve sur ce Necrosodomic Abyss. Musicalement, le groupe continue de se tenir à son credo: vous en foutre plein la gueule, une longue série de claques durant 37 minutes assenée par son black-metal résolument old-school.
Sans aucun artifice tel que claviers ou autre, Mord s’inscrit dans la tradition du black-metal norvégien du milieu des 90’s. Mais alors que sur le premier album, le groupe peinait à renouveler son propos et chaque chanson ressemblait comme deux gouttes d’eau à la précédente, les titres se détachent mieux sur Necrosodomic Abyss. Rythmiques rock ("Opus II"), pont lourd et thrashisant ("Opus V"), variations dans le chant ("Opus IV"), les compositions montrent plus de maîtrise de la part du groupe, notamment dans les rythmes qui sont plus variées. Attention, ce n’est pas pour autant que le groupe s'écarte des poncifs du genre: préparez vous à être assené de blast-beats du début à la fin, plus particulièrement sur "Opus VI" et "Opus VII", de dignes représentants du son mitraillette si caractéristique de ce style old-school. À noter que le batteur a progressé et que son jeu est maintenant plus précis.
La production est elle aussi sans fioritures et crue. Elle est néanmoins plus puissante que par le passé, plus particulièrement dans le son de la batterie, et sonne plus organique. Cependant, bien qu'étant efficace et suffisamment bourrin pour être jouissif, le disque souffre d’une linéarité, due justement à cette série de blast-beats et ce manque de variations dans les tempos. Cela ne tend pas vers l’ennui, mais est un défaut notable qui limite la durée de vie de l’album. Dommage, les progrès du groupe sont réels, il reste à espérer que Mord, qui est maintenant sorti de la masse des groupes moyens pour devenir un combo à suivre, soit capable de surmonter cette limitation dans le futur.
Complètement dans la tradition du black-metal et en reprenant tous les poncifs, Necrosodomic Abyss est un disque brutal et sans concession, qui assène de façon vengeresse riffs et violence rythmique. Servi par une production plus correcte que par le passé, il gomme plusieurs des défauts du premier album de Mord. Malgré une certaine linéarité, il devrait ravir les fans et les nostalgiques de la Norvège circa 1995.