CHRONIQUE PAR ...
Shamash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16/20
LINE UP
-Brendan Yates
(chant)
-Brady Ebert
(guitare)
-Pat McCrory
(guitare)
-Franz Lyons
(basse)
-Daniel Fang
(batterie+percussions)
TRACKLIST
1) Real thing
2) Big Smile
3) Generator
4) Bomb
5) I don’t wanna be blind
6) High pressure
7) (Lost Another) piece of my world
8) Can’t get away
9) Moon
10) Come back for more / H.O.Y
11) Right to be
12) Disco
13) Time + Space
DISCOGRAPHIE
Turnstile est un groupe qui s’est forgé une réputation solide en peu de temps. Chez les aficionados de hardcore, bien évidemment, mais pas seulement. Avec un premier album frais et varié, NonStop Feeling paru en 2015 et des prestations live qui ont impressionné plus d’un amateur, les gars de Baltimore ont donc vu les projecteurs se braquer sur eux. Leur permettant de signer chez Roadrunner pour offrir leur seconde livraison longue-durée.
Ce contrat chez une grosse maison de disque, aussi logique soit-il, avait de quoi inquiéter. Les jeunes garnements allaient-ils se voir brider ou chercher à plaire à un auditoire encore plus élargi, au risque de perdre leur identité ? La réponse sera fort heureusement négative. En vingt-cinq minutes, ils vont donner une leçon à beaucoup. Sans chercher à tout prix l’originalité, nous retrouvons avec plaisir ce qui fait le charme de cette formation. Un melting-pot de styles qui donne lieu à des titres rapides et réussis. La force de Turnstile réside dans sa capacité à créer un hybride où se repèrent des parties hardcore, pop, rock et j’en passe. L’aspect hip-hop a pour sa part été gommé. Moins échevelé que son prédécesseur, Time & Space a cependant des arguments à faire valoir. Bien qu’il semble moins spontané, il faut reconnaître le travail de composition qui donne une grande cohérence à l’ensemble. Moins de riffs rentre-dedans, mais une grande efficacité tout de même. La section rythmique laisse exploser une énergie qui donnera rapidement envie à votre corps de se mouvoir violemment dans une danse frénétique.
Le chant, toujours aussi particulier et assez monocorde de Brendan Yates, comparé souvent à Zach de La Rocha de RATM, ancre les treize morceaux dans les années 1990. Mais Turnstile use de son talent et d’autres influences. L’on retrouve ainsi un piano impétueux sur l’excellent "High Pressure". Des claps surgissent pour accompagner certains passages, détails qui ont pourtant leur importance, surprenant l’auditeur, comme sur "Can’t Get Away". Quant aux sonorités punk et surf rock, elles planent encore sur cette offrande. Et comme à chaque fois, des riffs viennent casser des tempi souvent enlevés, promettant de belles bagarres dans la fosse. On se prend à imaginer le carnage sur le final de "Come Back For More / H.O.Y. ". La courte durée de l’ensemble n’est pas une faiblesse, bien au contraire. Car, en mois d’une demi-heure, les Baltimoriens, exposent tellement de riffs que l’ensemble est très dense. Pas trop lourd à digérer non plus et engageant ainsi à de nombreuses écoutes répétées.
Soyons rassurés, Turnstile n’a pas vendu son âme au diable. Time & Space présente un groupe en forme, qui semble prendre un plaisir certain à mélanger les styles dans une marmite bouillonnante, avant de vous jeter en pleine figure sa mixture sonore. Une formation qui poursuit son ascension et qui semble avoir en main tous les ingrédients pour réussir. Sans renier sa personnalité, espérons-le.