CHRONIQUE PAR ...
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Ben de Graaff
(chant)
-Tom Palms
(guitare)
-Dennis Bolderman
(guitare)
-Rob op't Veld
(claviers)
-André de Heus
(basse)
-Alex Schollema
(batterie)
TRACKLIST
1) Premonition (Impending Doom)
2) Chambre Ardente
3) Descend to Deviance
4) Eye on the Prize
5) Desideratum
6) My Dear,...
7) Proclamation of a Terrified "Breed"
8) Until the End
9) Deformation of Humanity
10) Until the End - Reprise
11) Ataraxia II
DISCOGRAPHIE
Et un come back de plus, un ! Pas de quoi faire les gros titres des journaux, mais apparemment les fantômes de ma jeunesse se sont donnés le mot pour ressusciter devant mes yeux ébahis. Après l’improbable premier album de Purgatorium en 2017, voici un client encore plus sérieux qui, s’il avait déjà recommencé à tourner depuis un petit moment, a repris le chemin des studios pour pondre la suite à Skyc… ah non, pardon, on n’a pas le droit de prononcer ce nom tabou. Pour pondre la suite d’Immense Intense Suspense, donc.
« Cachez ce sein que je ne saurais voir. » Comme si Skycontact puait de la gueule. Il est vrai que le death’n’roll de la seconde œuvre de la première époque de Phlebotomized avait de quoi décontenancer - un peu comme le Reflections de Convulse. Mais il était tout de même truffé de bonnes idées et de bons plans, cet album. Plus que Deformation of Humanity, pour être sincère. Ce retour aux affaires se veut le successeur d’Immense Intense Suspense, mais on a quand même du mal à reconnaître complètement nos Hollandais foufous, leurs compositions alambiquées, brutales et improbables quoi qu’accessibles. Phlebotomized v2.0 est un cousin sage de Phlebotomized v1.0, et sans chœurs, l'un des point forts du groupe. Après une grosse frayeur initiale - les premières minutes de "Chambre Ardente", prononcer « chambré ardenneté », donnent presque dans le melodeath ! - on sent tout de même le lien unissant Deformation of Humanity et Immense Intense Suspense. Du death farci de claviers bien cheaps comme il faut, des passages en blasts percutants, de la mélodie à tous les étages.
"Descend to Deviance", le meilleur morceau de l’album, semble même être un vrai fantôme du passé avec drap blanc et « ouh ouh ! » inclus. Son entame, tout en mélancolie et en violon, et sa mutation soudaine en titre de death metal saccadé, est ô combien jouissive. Plus éloigné de l’esprit de leur premier opus, mais également excellent, le petit "Desideratum", et son clavier à la Amorphis qui s’emballe progressivement, nous fait briller les yeux d’admiration. Pour le reste : du metal bien fait, travaillé, agréable, dans une ligne death melo indéniable – "Proclamation of a Terrified Breed" sonne 100% In Vain -, des compositions assez solides et suffisamment riches et variées pour retenir l’attention - même si le titre éponyme est un peu poussif sur les bords. Mais nous sommes bien éloignés de la folie Phlebotomized des mes vingt ans. Bref, pas de retour en fanfare, pas de cata non plus. Consciemment ou non, les Hollandais ont rendu une copie propre et potentiellement attrayante pour le fan de death mélo actuel, désireux de s’imprégner un peu des sonorités d’antan. Un peu, mais pas trop.
Devons-nous réjouir du retour de Phlebotomized ? Oui. Pas de bide, un album sérieux, possédant par moments le brio d’il y a vint-cinq ans. Quand on sait qu’en plus, le combo tient la route sur scène, on ne peut qu’être content. Mais également un brin fataliste : la spontanéité des débuts ne peut jamais se recréer totalement. Deformation of Humanity est plus convenu que ses deux prédécesseurs. On s’en contentera.