CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-LN
(chant+guitare)
-FT
(guitare+chant)
-SP
(basse)
-FD
(batterie)
TRACKLIST
1) To Welcome the Withering
2) The Odious Ordeal
3) A Shadow in the Fire Part I – (Scars of Solitude)
4) A Shadow in the Fire Part II – (Where Fire Awaits)
DISCOGRAPHIE
Naxen -
Towards the Tomb of Time
Naxen… Naxen, Naxen… Ce nom sonne comme la caresse de la plume sur la langue. Naxen… laissant virevolter la note finale pour qu’elle s’éteigne dans l’éternité de la nuit. …xen. Noire. La nuit est noire en général. Comme le metal pratiqué par cette horde d’Allemands épargnés par le coronavirus. Les drilles cherchent à se faire un nom sur la scène en sortant leur première production. Xen dira-t-on ? Xen penser ? Sur ces jeux de mots hilarants, l’humour s’en alla décréter une pause indéfinie de son action sur Terre, et laissa la place à la chronique.
Première constatation, comme sur la scène de crime, le groupe aime s’étendre dans son activité, n’hésitant pas à fracasser systématiquement la barre fatidique des dix minutes pour chacune des quatre chansons mises en boîte pour l’Histoire. Tendance atmosphérique ? Pas franchement. A la Wolves in the Throne Room ? Non plus. Naxen choisit une voie à la fois plus classique faite de black metal mélodique blasté et plus mélancolique de par des riffs langoureux qui font le tour de notre âme pour la cueillir et la placer sur l’autel de nos regrets. "To Welcome the Withering" s’acquittant de sa tâche de première de cordée avec brio illustre fortement cette description. J’avais initialement et spontanément pensé à Dark Funeral, pourtant force est d’admettre que le lien de filiation est plus que ténu. Certes il y a les mélodies et la rapidité, mais Naxen s’enrobe de plus de subtilités que les farfadets du nord. La durée excessive des compositions semble être une nécessité pour cette horde ne sachant pas abréger le propos. C’est évidemment dommageable, sauf que pas forcément. Les riffs, voire les plages de son qui s’étirent ainsi de tout leur long prennent alors leurs aises afin de fabriquer un tissu de beauté froide et mélancolique.
Ce tourment est évidemment contrebalancé par la précarité du blast, trop violent pour réellement infliger une souffrance mentale conséquente. Pourtant cette sensation diffuse… de vague à l’âme oui, inonde cette sortie. Comme pour abreuver les âmes en peine ou perdues que nous devenons, Towards the Tomb of Time profite clairement du temps qui s’écoule pour happer l’auditeur. Nous voilà pris dans ce tourbillon de sentiments distrayants et affolants. A lire ceci, vous vous dites à raison que les Allemands tapent dans le mil, fan de blé qu’ils sont. Ce pourrait être une conclusion hâtive. On pense après Dark Funeral, à quelque chose comme TotalSelfHatred pour cette mélancolie décharnée. Les chansons veulent nous porter loin, probablement sur le Styx afin que nous n’ayons plus le choix du choix, et filions droit votre notre destinée. Mais… cet arrière-goût, comme une arrière-pensée interdite. Nous n’osons guère au début. Et nous admettons à force. Voilà-t-y de la facilité dans ces mélodies grandissantes, aguicheuses pour nous attirer dans leur maille. Nous avons envie de nous y abandonner, tout autant que les sens en alerte, nous restons méfiants.
Alors oui, voici une ritournelle qui fera mouche chez beaucoup d’admirateurs de la noirceur faite metal. Elle en hérissera sûrement d’autres par ses longueurs volontaires pas toujours justifiées. Le groupe gagnerait à abréger le propos au moins une fois, à proposer une transition courte en guise d’aération bienvenue. Pourtant il a raison d’insister dans cette veine, signe qu’il ne se refuse rien, surtout pas d’effrayer le quidam. Alors pour ça, soyons indulgents et plongeons.
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