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CHRONIQUE PAR ...

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Oriza
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 14/20

LINE UP

-Johannes Michael Gustaf Eckerström
(chant)

-Tim John Alexander Öhrström
(chœurs+guitare)

-Carl Henrik Sandelin
(chœurs+basse)

-Jonas Peter "Kungen" Jarlsby
(guitare)

-John Filip Alfredsson
(batterie)

TRACKLIST

1) Silence in the Age of Apes
2) Colossus
3) A Secret Door
4) God of Sick Dreams
5) Scream Until You Wake
6) Child
7) Justice
8) Gun
9) When All but Force Has Failed
10) Wormhole

DISCOGRAPHIE


Avatar (Suè) - Hunter Gatherer
(2020) - melodeath - Label : Century Media eOne



Ladies and gentlemen, sous vos oreilles ébaubies, entre en piste le dernier Avatar... balayant d'un revers de main cybernétique son dernier concept royal et engloutissant dans un trou-noir néo-galactique un pays entier avec ses citoyens. Si vous ne comprenez rien à mes élucubrations, c'est que vous n'êtes pas un Avatar Citizen. Alors laissez moi vous présenter l'univers de ce groupe. Parfaits rejetons du death mélo traditionnel, biberonnés aux premiers In Flames et Dark Tranquillity, les Suédois d'Avatar ont trouvé leur voie d'expression depuis leur album Black Waltz (2012). Après trois premiers albums excellents mais sans grande originalité, Black Waltz fut le commencement d'un processus de séduction du public, avec pour chaque nouvelle sortie, un concept artistique complet.

Hunter Gatherer est l'occasion de se libérer de la spirale des albums-concepts, de se recentrer sur la musique, d'évoluer vers autre chose... L'évolution étant justement au cœur de ce nouvel opus. Avatar, ce n'est pas uniquement des compositions à l'identité bien marquée, c'est à chaque fois un univers intégral avec une imagerie particulière, des costumes coordonnés, des clips hyper travaillés, des histoires à raconter. Avec l'avant-dernier album Avatar Country (2018) le groupe avait poussé le principe à son paroxysme, allant jusqu'à créer un pays fictif, sous l'égide d'un roi, diffusant des bulletins d'information et des vidéos non musicales pendant plusieurs mois. Pour ce nouvel album, le groupe, toujours soucieux de créer une imagerie raffinée, avait déjà publié trois morceaux avant la sortie officielle le 7 août. Trois morceaux, donc, dotés de clips superbes comme de coutume. Découvrir un titre en regardant la vidéo est à double tranchant, les images pouvant influencer la perception et les émotions. Ainsi, j'étais passée à côté de "Colossus" en le découvrant en amont (distraite par le visuel ? À cause du son inadapté de mon PC ?), beaucoup plus élaboré qu'il n'y paraît à la première audition. À l'écoute de l'album dans son intégralité, ces trois fragments prennent une toute autre dimension. Sans chercher à coller coûte que coûte à un seul thème cette fois-ci, Hunter Gatherer offre tout de même une belle cohésion d'ensemble et une harmonie entre les chapitres qui rend agréable la découverte d'une seule traite.
Le mixage met l'accent sur une batterie riche, puissante et pleine d'harmoniques. Les guitares se distinguent de manière claire et éloquente. Le chant tient son rôle de conteur, avec des modulations de profondeur et de sonorités valorisant la palette multiforme de Johannes. La basse est très lourde, vrombissante, limite tassée. Les samples électro sont très (trop ?) discrets. La production, le son général de l'album manque un peu de lisibilité et de relief. Interviewé dans un magazine à propos du processus de composition d'Avatar, John Alfredsson (batteur) fait preuve d'une grande modestie en mettant en avant le fait que Tim Öhrström, Jonas Jarlsby et Johannes Eckerström sont les principaux compositeurs. Pour ma part, je trouve que les rythmiques d'une grande originalité et la splendeur sans pareille du jeu de John, sont justement au cœur du génie d'Avatar. Aucun riff ne sonne de la même manière une fois restructuré par les coups de baguettes de ce fou furieux ! Pour moi, ce sont bel et bien les rythmiques qui font d'Avatar ce qu'il est et le distingue des autres groupes du genre. Des morceaux plutôt courts, une volonté d'aller droit au but sans en faire des caisses : entrons un peu dans le détail de ce « chasseur-cueilleur ». L'ambiance générale est définitivement plus sombre, aussi bien au niveau des paroles que des compositions. On s'éloigne du grand-guignolesque album précédent, même si le groupe conserve son identité théâtrale. La moelle épinière est intacte. En témoignent "Silence in the Age of Apes", introduction bien sentie, énergique et noire, avec un refrain scandé qui sera parfait en concert ou encore "God of Sick Dreams", "Scream Until You Wake" et "Justice".
Les muscles et la peau n'ont pas été touchés non plus : Avatar continue les alternances entre passages clairs/ calmes et riffs broyeurs dans ses structures avec des mélodies aux allures de comptines. La petite nouveauté est le style plus électro des quelques samples pour instaurer un ressenti SF et quitter définitivement Avatar Country. Certaines lignes de guitares sont somptueuses, la basse est pleine de groove (bien qu'un peu en retrait contrairement aux habitudes) et la palette des rythmiques hyper colorée. Un décor parfait pour un chant expressif et délectable. Certains morceaux ont des relents de Pantera voire de Marilyn Manson et Nirvana... "A Secret Door", petite perle de l'album, témoigne du talent créatif d'Avatar alors qu'il pourrait s'agir en même temps du morceau le plus proche de leurs racines ! Novateur, il ne dénoterait pourtant pas sur Avatar (2009) ou Schalcht (2007). Moelle épinière, ok. Muscles et peau, ok. Et le cœur alors ? Oui, tout va bien pour le cœur. On le perçoit notamment sur la petite parenthèse de l'album, "Gun". Si vous adhérez au personnage de Johannes, vous apprécierez. Sur Feathers & Flesh (2016), le groupe avait déjà proposé ce type de titre avec "Fiddler's Farewell" inspiré par le personnage du clown blanc. J'avais offert à Johannes le livre pour enfants Pierrot ou les Secrets de la Nuit de Michel Tournier, il ne connaissait pas cette histoire sous cette forme et c'est sa compagne qui lui avait fait connaître ce personnage. Avec "Gun", c'est une autre source d'inspiration bien plus sinistre qui est à l'œuvre, même si on parle aussi de l'enfance.


Au sortir d'un Avatar Country grandiloquent dans lequel le concept semblait prendre le pas sur la musique, quitter la planète dans une capsule spatiale pour retrouver le cosmos créatif était la meilleure chose à faire ! Le groupe suédois conserve son identité burlesque et ce qui fait son essence première, mais il se recentre sur l'essentiel. Faire du visuel, en particulier aussi soigné, c'est génial. Mais s'y perdre est une mauvaise idée. Le cœur de l'univers d'Avatar, c'est la musique ! Un beau noyau de metal autour duquel faire graviter toute la lave en fusion capable de faire bouillonner les tripes... Finalement, Hunter Gatherer ne marquera sûrement pas la discographie d'Avatar, même s'il est plutôt bien fait. Mais il reste honorable, avec quelques excellents titres, et les fans seront heureux de retrouver des compos honnêtes et sans chichis.





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