Chronique : Wormlight Nightmother (2021)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021

Sa note : 14/20

LINE UP

-Tiamat Invictuz
(chant+guitare)

-Mikael "Latormortis" Sandström
(guitare)

-Arktos
(basse)

-Daniel "King Antichrist" Andersson
(batterie)

TRACKLIST

1) Nightmother
2) The Whispering Night
3) Blood, Wine and Spirits
4) Hounds of Apophrades
5) Voidspawn
6) Fateweaver
7) Aeon of the Wolves
8) The Deadlight Descent
9) By Empty Cradles

DISCOGRAPHIE

Nightmother (2021)

Wormlight - Nightmother

(2021) - black metal - Label : Black Lion records

Vous connaissez la ritournelle de l’éternel recommencement. La vie est un cycle sans fin composé de sorties de black suédois et TheDecline01 pond des intros similaires par salves. Las. Le temps est venu de l’explication habituelle : vous connaissez, blabla, black metal, blabla, Suède, blabla, bien produit, blabla, brutal, blablablabla. Merci Jean-Pierre.

Fort heureusement pour nos esgourdes, Wormlight ne s’en tient pas à singer Marduk ou Dark Funeral. Surprise ! Lapins fous avides de barré, n’en tressautez pas pour autant sur place, les gaillards ne prennent pas leurs racines dans Aborym ou autre Shining norvégien. Ils restent droit dans leurs bottes (cloutées) et savent pertinemment ce qu’ils font : du black metal, mais allemand (ajoutez une point de Pologne par l’entremise du chant à la Nergal). Et avec des pointes de suédois, car on ne renie pas une équipe qui gagne. Black carré, imposant teinté de mélodies. Ils savent également ajouter une touche plus personnelle via l’apparition de claviers fugaces en arrière-plan dont les nappes instillent une ambiance grandiloquente complémentaire à la froideur des guitares fort à-propos. Et sans fioriture, aussi étonnant soit-ce.
Le groupe se permet aussi une intro de guitare non saturée à la 1349 cuvée "Satanic Propaganda" sur "Blood, Wine and Spirits", rehaussée de relents éphémères de… pop. Et pourquoi pas ? Une pop vision black metal, voilà qui parle à l’amateur de personnalité ! D’autant que le bassiste s’ose à une exposition bienvenue en prenant le lead sur la chanson par bribes. Nightmother passe alors de la catégorie « bien fait » à « intéressant ». La curiosité est maintenue à flot, et ce ne sont pas les lichettes de death saupoudrées de-ci de-là qui nous distrairont, ni les invocations à grand-maître Dissection. Et il faut dire que les Suédois réussissent dans leur désir d’impliquer l’auditeur au sein de leur artisanat sombre. Cependant tout l’album n’est pas à ce niveau de différenciation. L’annonce précédente germano-suédoise tient le haut du pavé et ce sont bien les mélodies qui deviennent les reines du jeu.
Jeu globalement rapide même si la tentation du mid-tempo est fréquente (très). Ce n’est absolument pas pour déranger étant donné que la musique de la horde n’appelle pas au blast incessant. C’est même une belle manière d’aérer régulièrement des titres n’hésitant pas à s’étaler sur de longues minutes (très souvent plus de cinq). Inspiration et aération, ne manque donc plus que la troisième roue du tricycle pour parachever l’ensemble. Réussite ? Las, demi. Car si l’inspiration s’affiche, le génie n’est qu’affleurant au mieux. L’effet d’un groupe qui en garde sous la pédale s’installe dans notre tête. Des réflexions du style : « sacrebleu, ils auraient pu aller plus loin ou plus vite ! ». C’est ici que nos amis du nord pêchent, par excès de modération finalement. L’on se serait bien délecté d’un grain de folie ou d’excès plus développé.

En l’état, la sortie qui se présente à nos oreilles demeure un plat chaudement recommandable pour quiconque s’entiche de black mélo un tantinet original. Sans être subjugué, il est aisé d’y trouver largement son compte.