CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16/20
LINE UP
-Charlie Leduc
(chant+guitare)
-Neil Grandy
(batterie)
A participé à l'enregistrement :
-Jonathan "Jon" Levasseur
(guitare sur 8)
TRACKLIST
Chapter I - INCEPTION: THE CYRU’XILEAN NEXUS
1) Within the Abstral Abscess
2) Behold, the Apex of Decay
3) Engineering the Wvrmhorde
Chapter II - INCURSION: THE PROTOTYPAL ESCHATON
4) Summoning the Cosmic Devourer
5) Masticated by an Infinite Shadow
6) In the Embervoid where Dead Stars Reign
Chapter III - INVERSION: THE HORIZONTAL REFLECTION
7) Deciphering the Archetype
8) Impaled Upon the Carrionspire
9) Beyond the Abhorrence
DISCOGRAPHIE
Les Canadiens de Deformatory commencent par une immense incompréhension : pas de bassiste officiellement crédité, même pas le gratteux qui tiendrait le poste. Et pourtant… Des slaps ! Qui nous ment, que fait le gouvernement ? Si ces questions vous taraudent, lisez la suite à venir. Et si tel n’était point le cas, daignez accorder à cette chronique l’égard dû si vous êtes fan de death tendance technico-brutos.
Les dés sont jetés et la barbaque jetée aux lions. Deformatory derrière un patronyme qui ne cache pas grand chose officie effectivement dans la veine la plus rapide du death : la technique ET brutale. Notez le « ET », car vous aurez les deux présentement. Le power duo a fort pertinemment l’heur de ne pas se cantonner à une démonstration d’ultra-vitesse dont la musique ne serait finalement qu’une justification. Certes, les tempi sont rapides, et bien souvent l’esprit surnage à suivre toutes les informations imposées à si grande allure, néanmoins l’avalanche n’est pas continuelle (quasi), et surtout, on a connu pire. Bien évidemment, nombreux seront laissés sur le carreau, pourtant pour celles et ceux qui s’en abreuvent, la célérité proposée permet d’assimiler relativement facilement ce qui se trame, sans fatiguer outre mesure.
Il est bien entendu peu évident de s’arrimer aisément à des compositions qui misent en grande partie sur l’empilement de notes de manière tout à fait déraisonnable. Mais vous êtes des aficionados puisque vous continuez la lecture, non ? La virtuosité ne fera aucun doute, chacun des deux membres livrant ses partitions sans coup férir. Étonnamment, même si la mise à l’honneur concerne plus le guitariste, c’est bien les roulements de double pédale qui vont subjuguer de prime abord. Premièrement parce que la production les met bien en valeur. Deuxièmement de par leur caractère robotique tant ils atteignent des vitesses indécentes avec une métronomie digne d’un… euh, métronome. À se demander si trig tricheur ou boîte à rythme il n’y a pas. La seconde hypothèse est balayée de la main, quant à la première… ?
Qu’importe, nous encaissons les mandales avec bienveillance, et même une pointe de masochisme de bon aloi. Tous les titres sont ultra solides, les riffs, accords, blasts s’enchaînent par flashs éclairs et c’est une mare aux canards de brutal death technique dont on se repaît goulûment. Pour ne rien gâcher, les deux drilles divertissent diablement, saltimbanques funambules du metal récent armés d’un son aux petits oignons, gras comme on doit l’espérer du style, loin du clinique déshydraté qui plombe d’autres sorties similaires, ainsi que d’un chant caverneux, profond. Bien plus qu’un simple exécutant il s’expose parfaitement, incorporé aux chansons et instrument à part entière. Cela crée un ensemble cohérent, hautement homogène dont la mayonnaise prend bien. Homogénéité que l'on retrouve dans la stabilité des compositions à un fort beau niveau.
L’intro parlait basse, la conclusion en parlera aussi. Sans apporter de réponse quant à son tenancier, elle est malgré tout présente par bribes. Ne vous y trompez pas toutefois, c’est un album de ses deux seuls membres : guitare et batterie au diapason, fermement maintenues par un chant à la hauteur. Une belle sortie dans son style, sans rien révolutionner, mitonnée avec passion et dextérité.