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CHRONIQUE PAR ...

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TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 13/20

LINE UP

-Ivan Dyshlyuk
(chant+guitare)

-Andrey Gayduk
(guitare)

-Ivan Gorbatyuk
(basse)

-Eugene Zakharchenko
(batterie)

TRACKLIST

1) Mind Manipulation
2) Eternal Hatred
3) Apophenia
4) Raw Poison
5) Condemned to Death
6) Possessed
7) Forced Extermination
8) Devastated Existence

DISCOGRAPHIE


Mortal Vision - Mind Manipulation



Le thrash n’est pas un vaste sujet d’étude en soi (oh putain, j’en ai réveillé au fond là !). Sérieux, le thrash, c’est simple à la base. On balance du riff agressif sur des rythmiques endiablées, et basta. On mâtine d’un discours plutôt punk contre la société et on est bon. Mortal Vision s’affiche naturellement comme un groupe de thrash selon ces présupposés.

Et selon tous les autres (présupposés) en fait. Mortal Vision ne fait que du thrash et rien d’autre. Les guitares sont véloces et incisives. Le chant est agressif, doucement raclé entre le death et le chant clair, un peu à la Max Cavalera des premiers albums de Sepultura. Sepultura. La référence est lancée. Autant vous dire que pour un fan comme votre serviteur, peu versé autrement dans le thrash, il va m’être difficile de sortir de cette sphère mono-maniaque. En fait, cela sera impossible. Prenez l’exemple "Apophenia". Directement elle claque de forts rappels à "Infected Voice". Juste en amont, "Eternal Hatred" est presque un copier-coller de "Escape, to the Void" sur son riff principal. Globalement, l’atmosphère semble s’être arrêtée au triplet Schizophrenia/Beneath the Remains/Arise. On n’en voudra pas à nos jeunes amis de l’est d’avoir kiffé sans limite ce trio implacable. On pourra par contre questionner la pertinence d’afficher autant ses préférences pour un premier album censé affirmer au monde sa propre unicité. Car même sorti des Brésiliens, le carcan est thrash pur et dur, avec respect de tous les codes, et même tics.
Perso je ne peux en vouloir à des jeunes morts de faim de s’inspirer, parfois de manière éhontée, voire à la limite du plagiat par instants. La constitution d’un son propre, d’habitudes de compositions reconnaissables entre mille est un processus qui doit germer dans l’esprit de ses créateurs. Surtout qu’en toute objectivité, c’est bien fait. Cette première fournée est annonciatrice d’espoirs pour le futur. Cependant, la condition de la survie du groupe devient immédiatement évidente : s’affranchir de ses modèles, sortir un peu du moule. Sans cela, il sera condamné dès son prochain effort à la catégorie des seconds couteaux. La première exposition au monde a cet avantage de l’indulgence. Indulgence d’autant plus facile à accorder lorsque les chansons s’enchaînent dans la joie et la bonne humeur. De manière objective, sans ce problème de personnalité, il est difficile de reprocher quoique ce soit aux Ukrainiens. Pourtant, il faut bien se pencher sur ces infiltrations trop prépondérantes. Tout en reconnaissant en même temps que percent les germes d’une possible différenciation.


Fan de Sepultura ? Tentez votre chemin, il est probable que vous ne soyez pas déçus. Fan de thrash ? Jetez-vous aussi, voilà un groupe prometteur, il lui suffira de mettre plus de grain de sa propre composition pour grimper les échelons. C’est ce qu’on exigera fortement.





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