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CHRONIQUE PAR ...

21
Wineyard
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 19/20

LINE UP

-Kyuho
(Tout)

TRACKLIST

1) 나의 작고 어두운 낙원 (My Little Dark Paradise)
2) Blood, Cum and Shit
3) 앙상한 한 그루 나무 (A Gaunt Tree)
4) The Lily and the Rose
5) Absolute Darkness
6) In der Nacht

DISCOGRAPHIE

Nacht (2014)

Madmans Esprit - Nacht
(2014) - black metal Suicidal, lyrique, punk - Label : A Sad Sadness Song



Les jours sombres. Ceux pendant lesquels rien n'a d'importance. Seul, le ruminant avachi au milieu de la pièce, celui qui a une baisse de régime, l'entrain quotidien qui fout le camp. Pas un ersatz de déprime, non… Un coup de moins bien, une garde abaissée face à la vie et ses rebondissements pour le moins pervers. L'inanité du moment, le verre sur la table à peine servi, aussitôt entamé, ses frères qui suivent. Musique ! De quoi peut-on bien avoir envie à un moment pareil… Un truc qui va supporter les effluves vineuses et ses moments d'égarement, de flou artistique, de profonde mélancolie, de morbidité latente. Pourquoi ai-je écouté Nacht, à ce moment-là ? Putain, je n'en sais toujours rien…

"My Little Paradise"… Ouais, tu parles d'un paradis. Saisi, cueilli à froid, une montée d'adrénaline, ces cris… Le con, il m'a attrapé, je le suis sur ses arpèges de voix suave, poisseuse, il me lâche et revient avec une hache, en me criant dessus. Merde, je ne sais pas pourquoi, mais c'est beau ce qu'il dit, et pourtant je n'y comprends rien. Il a mis une aiguille dans mes tripes, et il coud sa toile. Il a percé une partie de la carapace et je n'ai rien vu arriver, pourtant, je la polis au fil des années. C'est doux et brutal, il veut me dire quelque chose, mais plus il hurle, moins je l'entends, mais plus je le comprends. Une douleur, une urgence, un truc à vomir. Je ne sais plus vraiment où je suis, j'ai pris trop de coups à l'âme.
Et l'intro à la voix de Bowie ("Blood, Cum & Shit"), c'est fait exprès, ça fissure. Le growl, le hurlé, le parlé, le lyrique, le suraigu, le piano… Les fréquences multiples répétées ont eu raison de l'écu forgé au fil d'années de lancinant durcissement. L'ultra-empathique enfoui, celui qui aime les autres à s'en perdre lui-même, celui qui accepte de souffrir pour ceux qu'il aime unilatéralement, est à découvert. Il prend toute la rage d' "A Gaunt Tree" en pleine face. Toute sa douceur aussi, parce que bien que cachée, il sait aller la chercher et s'en fortifier. La lumière des tréfonds de l'être, il sait qu'elle existe, il sait où elle est, il a déjà vécu cela. Mais pour la trouver il sait qu'il devra affronter le pire, les bas-fonds de la tristesse, de l'abaissement de soi, du stupre, de la saleté ambiante. Sans broncher, droit face au vent.
Les remugles du mal-être ont la vie dure, mais finissent par laisser la scène à la douceur déferlante de "The Lily and The Rose". L'épuisement est proche, et cela s'enfonce encore dans un tourbillon vocal insondable. Et pourtant, quel joyau poli au fil des ans. J'ai envie de le prendre dans mes bras, de le protéger, de lui montrer que le monde n'est pas si dégueulasse qu'il en a l'air, que je serai là. Mais la noirceur absolue reprend le dessus et dégueule sa rage et son abandon. Pourquoi parfois rage est douceur ? Pourquoi cette beauté finalement, puisqu'elle est cachée ? Ne vaut-elle pas mieux lorsqu'elle est exposée, pour irradier ? Je n'ai pu lutter contre cet absolu, il a fui. Jamais il ne s'était autant laissé approcher. J'ai foiré, lamentablement. Était-il raisonnable de tenter d'introduire de l'amour dans ces ténèbres? Était-il raisonnable d'être raisonnable, d'ailleurs?


Un moment de faiblesse et tout bascule. On, "je", deviens vulnérable. Jamais je n'avais été autant transpercé par un album. J'en ai connu, pourtant, des albums… Mais des comme ça… Mais quel personnage… Ce qu'il a à dire n'est pas encore sorti totalement, et peut-être que cela ne sortira jamais totalement d'ailleurs. Les ailes se brûlent à son contact. Il est des albums qui provoquent des érections pileuses, d'autres qui provoquent un émoi de l'âme profonde. C'est la différence entre un excellent album et un album intemporel, de celui qui malgré l'usure continue de briller sans que l'étincelle jamais ne s'éteigne.





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