Chronique : Plastique Noir Iskuros (2021)

CHRONIQUE PAR ...

Wotan
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021

Sa note : 15/20

LINE UP

-Airton S. Nepomuceno
(chant+claviers)

-Danyel "Noir" Fernandes
(guitare + basse)

-Deivyson Teixeira
(basse)

TRACKLIST

1) Kinetosis
2) Asleep in the Night Train
3) Times
4) Manifesto
5) Clock
6) Scrying your soul
7) Upper Waves
8) Kafe
9) All Cats shall Celebrate
10) Catedrais em Chamas

DISCOGRAPHIE

Iskuros (2021)

Plastique Noir - Iskuros

(2021) - gothique post punk coldwave - Label : Wave Records

-Hey, Paola, qu’as-tu fait de nos affaires de jeunesse ?
-Gueule pas, je t’entends. Ça depend, tu cherches quoi ?
-Ton crayon Khôl et tes bottes à talon en cuir, ils sont où ?
-Tu crois qu’on a encore l'âge de faire une sauterie SM ?
-Non, non. Mais écoute ce qu’on m’a recommandé, ce petit groupe, Plastique Noir. Cela me rappelle nos soirées à la Batcave en 1982.

La scène brésilienne indie n’est pas exactement la plus connue sur nos rivages. Surprise à la rédaction de recevoir le promo de Iskuros, dernier album de Plastique Noir. Encore plus surprenant : Plastique Noir existe depuis seize ans et c’est son quatrième album. Trio issu de Fortaleza, grande métropole sur la côte nord du Brésil, le groupe connaît bien les années quatre-vingts, plus particulièrement les Joy Division, Sisters of Mercy ou The Cure. La musique de Plastique Noir (une référence au sac utilisé pour emballer les cadavres) est un hommage au meilleur de la cold wave de cette période. L’ambiance générale est celle des clubs gothiques de l'époque, mais avec un son moderne et puissant. Le rythme froid, rapide en tchac tchac, est un classique du genre et des dancefloors. Les titres “Times” et “Manifesto”, les deux meilleures compositions de l’album, pourraient être des hymnes de boîtes de nuit (gothiques, bien entendu). Nous retrouvons de l’électro tel que Joy Division savait utiliser (“Asleep in the Night”, “Manifesto”) et des sonorités proches de The Cure époque “Charlottes Sometimes” (“Asleep in the Night”), mais aussi des atomes crochus avec d’autres groupes du revival post-punk tel que She Wants Revenge.
Hommage ou copie ? Le premier. Car les titres de Plastique Noir possèdent une signature personnelle, que ce soit un solo de guitare sur “Kinetosis”, les chœurs sur “Upper Waves” ou la déviation vers le rock atmosphérique sur “Scrying your Souls”. Ce titre, qui dépasse une durée de sept minutes alors que les autres font entre trois et cinq minutes, condense plusieurs des défauts de ce disque. Alors que certains titres ont des mélodies ou refrains très entêtants, celui-là est beaucoup plus éphémère, oubliable. C’est aussi le cas de “Upper Waves” ou “All Cats shall Celebrate”. Le point le plus personnel se situe dans le chant, parfaitement adapté à l'ambiance, les lignes sont jolies. Surtout quand Airton Nepomuceno chante en portugais sur “Kafe” et “Catedrais en Chamas”, sa langue natale, le résultat est excellent, particulièrement sur le premier titre. Contre-intuitivement, le portugais sur “Kafe” a un rendu dur, martial, proche de l’allemand ou d’une langue slave. Sur ce titre déjà rythmé, c’est parfait.

-OK je suis convaincu. Ça fleure bon la cold wave dansante de notre jeunesse, le son est bon, c’est personnel.
-Bon ce n'est pas parfait non plus, mais il y a de quoi s’amuser.
-Allez, enfile tes fringues si tu rentres encore dedans, on sort.