CHRONIQUE PAR ...
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2022
Sa note :
14/20
LINE UP
-Stiffler
(chant)
-Nickscher
(guitare)
-Schweiner
(guitare)
-Jumanji
(basse)
-Olli
(batterie)
Ont participé à l'enregistrement :
-Lea Funk
(chant sur "Lost Chapter")
-Hannes Porombka
(guitare sur "Black Horizons")
-Daniel Kaltofen
(piano sur "Lost Chapter")
TRACKLIST
1) Broken Chalice
2) Black 47
3) The Forgotten Sons Pt. II
4) The Forgotten Sons Pt. I
5) Black Horizons
6) Last Chapter
7) Lost Chapter
DISCOGRAPHIE
En bon chimiste, quand je lis Destillat, je pense au distillat. Ainsi donc, les Allemands auraient eu en tête un alambic pour choisir leur patronyme ? En même temps, il est bien question de chimie ici avec un mélange audacieux et pourtant habituellement hétérogène de black metal et de melodeath, deux composés non-miscibles que Destillat va tâcher de faire cohabiter au mieux. Mais qui sera le solvant ? Qui sera le soluté ? Réponse avec ce Under Black Horizons.
"Broken Calice" ouvre le bal furieusement. Voilà un opener comme on les aime : agressif et énergique. Le genre de morceau qui donne envie d’en écouter plus. Le couplet est du pur melodeath quand les refrains reprennent les codes black metal. Force est de constater que cela fonctionne. "Black 47" propose plus ou moins le même schéma. Dommage que son démarrage ressemble davantage à un début d’album, les Allemands laissent retomber la tension qu’ils avaient apportée. Destillat est assez fan des introductions cinématographiques (on en trouve plus ou moins pour la moitié des titres). À partir de "The Forgotten Sons Pt. II" (oui, la partie II est située avant la partie I… De quoi donner envie aux plus sataniques d’entre nous d’écouter l’album en marche arrière ?), la composante black metal s'impose clairement. Under Black Horizons est avant tout un album de black metal mélodique, tendance mélancolique. Les riffs tranchants sont moins présents et se cantonnent à des accélérations furieuses, souvent surprenantes ("The Forgotten Sons Pt. I", "Lost Chapter"). C'est un des points forts de la galette, à n'en pas douter.
Après l’énergie du début d’album, la musique se fait plus triste. La ballade "The Forgotten Sons Pt. I" en est le symbole. À mi-parcours, elle se fait délicate (malgré le chant de gorge) et finit sur une explosion de riffs. Le dernier ensemble, "Last Chapter" et "Lost Chapter" (ndla : merci pour les dyslexiques les gars), s’enchaîne parfaitement. Et si "Lost Chapter" traîne un peu en longueur, l’ajout de chant féminin sur sa fin donne une coloration supplémentaire pas désagréable. Avec sept morceaux au compteur, pour quarante minutes de musique, Destillat joue sur l’efficacité. En cela, c’est réussi. Chaque morceau a son petit moment de bravoure, sa petite mélodie, son riff, son accélération qui fait mouche. Cela fait oublier parfois le classicisme des mélodies proposées. "Black Horizons" avec black metal façon blast beat sur quatre accords peine à vraiment passionner sur sept minutes. C’est dommage car son refrain (calqué sur les accords de "Feeling Good") fait son petit effet.
Under Black Horizons surprend d’abord par son black metal affublé de passages melodeath. En soit, c’est un album plutôt réussi qui nous est proposé, capable aussi bien d’apporter son énergie, sa mélancolie, voire sa délicatesse. Il y a un aspect narratif dans la musique des Allemands qui, au fur et à mesure des écoutes, finit par toucher l’auditeur. Sans révolutionner le genre, Destillat a sa petite personnalité et il serait dommage de ne pas se laisser tenter.