CHRONIQUE PAR ...
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2022
Sa note :
14/20
LINE UP
-Mark "Smedy" Smedbron
(chant)
-Steve Bacakos
(guitare)
-Mike Hisson
(guitare)
-Matt Watkins
(basse)
-Eddie Dec
(batterie)
TRACKLIST
1) Doomsayer
2) Artorias
3) Nightfall
4) The Empericist
5) Hades
6) Atlas
7) Treachery
8) Vendetta
DISCOGRAPHIE
Après avoir pondu un premier EP instrumental, Burned in Effigy recrute deux guitaristes et un chanteur pour enrichir leur musique. Les voilà donc qui débarquent avec leur premier album intitulé Rex Mortem. Un petit album de huit morceaux et à peine plus de trente minutes. Juste de quoi se lancer dans le grand bain du melodeath. Malgré les apparences, la formation n’est pas scandinave, ni même nordique ou européenne, elle nous vient de Chicago. Comme quoi, tous les chemins mènent à Göteborg.
Rex Mortem est court. Lorsqu’il se termine, on est surpris. Cependant, la galette permet de se faire une idée sur les qualités du combo. On officie ici dans un melodeath façon Europe du Nord : riffs acérés, vitesse, mélodies… On retrouve les poncifs du style. Seule l’alternance du chant black et du growl apporte un peu de variété bienvenue, surtout que c’est plutôt bien utilisé ("Artorias", "Doomsayer"). L’ensemble se révèle plutôt efficace avec des morceaux qui vont droit au but. La véritable surprise intervient lors des solos. Plus mélodiques que techniques, adeptes du note par note, ils ne sont pas conventionnels, surtout lorsque le guitariste joue son lead sur un duo basse-batterie. Si cela déroute aux premières écoutes, cela finit par s’inscrire comme une particularité des Américains, voire un trait de personnalité. On comprend alors le terme de « néoclassique » donné lors de la promo de l’album par le groupe. On en retrouve même dans certains riffs ("Nightfall"). C’est dans la ballade "The Empiricist" que cet aspect est exacerbé par le solo d’introduction. Cependant, ce morceau reste de bon goût : il n’y aura pas de chant clair.
Une impression fugace apparaît peu à peu lors de certains passages. Au bout que quelques écoutes, on comprend : le groupe sort régulièrement de la signature rythmique en 4/4. Cela peut être pour certaines parties isolées ou pour des morceaux entiers. L’opener est ainsi entièrement composé sur une structure en trois temps. Pour du melodeath, c’est osé, mais ça marche. N’oublions pas que les deux membres du groupe sont responsables de la section rythmique. Ceci explique (peut-être) cela. Cette marque de fabrique donne une couleur agréable à l’album et explique l’étiquette « prog » du groupe. Pour les plus fragiles d’entre vous, la musique se veut avant tout accessible et efficace. Elle n’est pas là pour étaler une technique quelconque, à l’image de la dernière piste, "Vendetta", un véritable tube melodeath aux accents rock/punk. Burned in Effigy n’est pas étranger à une forme de positive attitude par moment, presque sucrée (édulcorée ?). Tout en étant agressif à en lever le majeur, le groupe n’hésite pas à taper dans les accords majeurs. Rex Mortem est avant tout un album de melodeath, court et efficace, aux accents prog et néoclassique qui lui donne un poil de personnalité.
Burned in Effigy nous propose un premier album sympathique. Assez concis pour ne pas lasser, avec assez d’originalité pour attiser notre curiosité, il semble y avoir assez de bonnes idées dans ce Rex Mortem pour que le groupe puisse se construire une petite carrière. On se retrouve dans deux ou trois ans pour confirmer l’essai et vérifier que les fondations étaient assez solides ?