CHRONIQUE PAR ...
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2022
Sa note :
13/20
LINE UP
-Mário Ferreira
(chant)
-Renato Barbosa
(guitare+chant)
-Afonso Gomes
(guitare)
-Miguel Seewald
(basse)
-Luís Moreira
(batterie)
TRACKLIST
1) Martyrdom For The Herd
2) Hubris
3) Destroying The Shackles Of Prejudice
4) Human Stupidity
5) Conflicting Vanities
6) Will To Power
7) The Religious Dogma
8) Beyond Human Concepts
9) Sea Of Thoughts
DISCOGRAPHIE
Au Portugal, il y a le soleil, il y a la chaleur et pourtant des groupes résistent encore et toujours à l’envahisseur. Ils se complaisent dans une musique sombre et violente, empreinte de nihilisme. Voilà donc Nihility qui, après dix ans d’existence, sort son deuxième album intitulé Beyond Human Concepts. Le titre est clair : vous ne pouvez pas comprendre. Jetons-nous quand même à corps perdu dans cette demi-heure de death metal à l’ancienne et voyons si nous parvenons à ressortir de belles choses de cette noirceur.
La pochette de leur album n’ayant pas droit à la couleur, les Portugais sont clairs : ils ne font pas dans la dentelle. Ils ne brodent pas non plus avec neuf morceaux seulement au compteur, dont un instrumental atmosphérique pour clore la galette. L’ensemble a le goût des vieilles marmites, celles des années quatre-vingt-dix. Beyond Human Concepts est old school. Avec un son à l’ancienne, il ne se cache pas derrière les dernières innovations techniques à la mode. Préparez-vous à un death metal velu, sombre et sans concession. Le tout est sans doute trop classique pour emballer l’auditeur. On retrouve les riffs du genre, quelques accélérations, mais rien de transcendant. Certes, la qualité de l’ensemble est assez homogène (heureusement avec seulement huit « vrais » morceaux au compteur). Certains passages se font un peu remarquer, mais le fait d’avoir opté pour un chant guttural bien grave (et plutôt maîtrisé) limite parfois l’agressivité ou, disons-le clairement, la variété.
Le point fort de la galette est à chercher au niveau des guitares. Pas forcément dans les riffs - sympas mais peu mémorables - mais dans les solos. Dès l’opener, c’est le choc. Après un morceau agréable mais sans plus, l’arrivée du lead est une véritable déflagration. Intense, furieux et mélodique, c’est l’apex de la piste (voire de l’album ?). D’ailleurs, dès que le solo s’arrête, la tension retombe très bas. Sans réitérer l’exploit, le guitariste nous propose à chaque solo un moment fort, pertinent, qui apporte un supplément de plaisir dans un album trop convenu. Les quelques incursions de la basse restent, elles, trop rares pour vraiment bonifier l’ensemble. Alors que la lassitude semblait prête à poindre, le titre éponyme surprend par son style melodeath. Avant lui, "Conflicting Vanities" avait déjà tenté des riffs plus mélodiques avec succès. Dommage que "Sea Of Thoughts" ferme l’album de façon si faiblarde. Conçue comme un outro instrumental, on croirait à l’inverse qu’elle prépare l’arrivée du prochain morceau. Mais non. Deux minutes de trop pour un projet qui n’en possède qu’à peine plus de trente, c’est bien dommage.
Voilà un album des plus roots mais qui peine à s’extirper de la masse. Malgré tout, quelques riffs bien sentis, des solos réussis et deux ou trois refrains convaincants devraient suffire à satisfaire les fans du genre. En la matière, Nihility a de quoi apaiser leur soif.