Chronique : Electric Mountain Valley Giant (2022)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2022

Sa note : 12/20

LINE UP

-Gibran Pérez
(guitare+chant)

-Jorge Trejo
(basse)

-Max Cabrera
(batterie)

TRACKLIST

1) The Great Hall (Intro)
2) Outlanders
3) Morning Grace
4) Void
5) A Fistful of Grass
6) Desert Ride
7) Vulgar Planet
8) At Last Everything
9) A Thousand Miles High

DISCOGRAPHIE

Valley Giant (2022)

Electric Mountain - Valley Giant

(2022) - rock doom metal stoner - Label : Electric Valley Records

« Mais quelle pique le mouche-t-il donc ? » Amis lecteurs, vous êtes bien dans votre plus légitime droit de vous poser la question. Du stoner/doom/rock sudiste, ce n’est pas une alimentation équilibrée pour un blackeux. À cela, je vous opposerai le droit au logement locatif. Et accessoirement les envies subreptices qui peuvent survenir dans la vie d’un chroniqueur. Tout comme le défi de toujours démontrer son incompétence notoire dans des genres trop éloignés de sa zone de confort.

Bon, faut-il vraiment citer la ressemblance troublante et du nom ET de la musique avec la référence anglaise pour débuter ? Probablement cap’taine. Car cela va donner une grosse partie du socle musical des… *roulements de tambour* Mexicains ! Ah vous ne l’aviez pas vu venir celle-là. Car oui, j’ai failli faire tout un laïus sur l’américanité (ça demeure vrai) saillante des imprégnations sudistes de Valley Giant, avant de me rendre compte que non, on parle plus au sud encore. Traversez la frontière en clandestins et posez vos affaires à Mexico. Mais gardez toujours le regard pointé vers le bayou et les alligators, ce sera utile. Et surtout, tapissez votre chambre de posters. Vous savez, cette chronique a perdu son fil, mais elle a commencé par une mention anglaise.
Electric Wizard.
Ben oui. Plus rock sudiste certes (oserais-je la mention à Glorior Belli ?), plus chaloupé, mais ça pue vachement la jointure désenchantée des affreux pachydermes d’outre-Manche. Mais en moins : moins lourd, moins tranchant, moins halluciné, moins déprimant. Moins tout. Et plus enjoué. Fatalement. Allégresse. Prenez "The Great Hall (Intro)" qui porte décidément bien son nom puisqu’elle sert… « d’introduction ! », oui merci Serge au fond. Superbe riff bien gras, groovy et headbanguant. On aime les intros comme ça qui vous filent la patate. Alors qui dit patate contredit Angleterre, mais pourtant en filigrane c’est bien tout un pan de l’art du riff des illustres aînés qui point. Et aussi toute cette frange du metal bien lourd américain, celui qui appelle les marais de Louisiane ou les grandes étendues désertiques de l’Arizona.
Donc oui, Electric Mountain est l’agglutination de pas mal de tendances, toutes proches les unes des autres, et ne cherchant pas à s’en éloigner outre-mesure. Ils puisent leurs racines dans le grand voisin du nord et son cousin éloigné d’Albion. Et ils font les choses bien, reconnaissons leur ceci. Certes avec une facilité parfois dérangeante, toutefois nonobstant cet état de fait, ils réussissent dans ce qui semble être leur objectif principal : nous faire bouger la tête. Vient une question cruciale non encore abordée : le chant. Quid ? Aucune fausseté manifeste à déplorer, excepté que son timbre assez haut perché est à la limite, je vous laisse seuls juges mais là ne réside pas la force du groupe. De plus, sa platitude pourra lasser. La preuve qu’il ne fait pas office de juge de paix : l’intro et tous les passages instrumentaux recèlent la dose de kiff la plus élevée.

Pour qui pour quoi ? Pas pour toi qui me suis avidement et impatiemment. Plutôt pour toi qui hausses des épaules à chaque nouvelle chronique d’extrême : « Quoi ? Encore un groupe de demeurés ? ». Oui, voilà un bon stoner/doom/rock sudiste qui ne révolutionnera rien du tout mais fera passer un bon moment à qui de droit. Réservez seulement votre jugement sur le chant.