Chronique : Transcending Bizarre? The Four Scissors (2003)

CHRONIQUE PAR ...

Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2022

Sa note : 16/20

LINE UP

-Kotzak
(chant)

-Theoharis Liratzakis
(guitare)

-Dimitris "J. Demian" Makrantonakis
(guitare)

-S.A. Akis
(claviers)

-Peter
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Maria Preka
(chant)

-Sotiris Noukas
(claviers)

-Charalampos Paritsis
(violon)

-Jim Selalmatzidis
(basse)

TRACKLIST

1) Sattelite Souls (Intro)
2) :Dessicated
3) A New Saturn!
4) The 4 Scissors
5) Entering Release
6) Coils (0.618...)
7) Diaphragm Closed%
8) X_xx_X
9) Wolves Mays Savely Graze
10) To Heaven in Thick Fog
11) Cosmic Pariah

DISCOGRAPHIE

The Four Scissors (2003)

Transcending Bizarre? - The Four Scissors

(2003) - black metal barré - Label : Sleaszy Rider Records

-Salut ! comment vas-tu ?
-Ça va bien ? Et toi.
-Mais… tes ponctuations ?
-Quoi. Elles ont quoi mes ponctuations. Je les trouve très bien ces ponctuations ?
-Je sais pas, c’est un peu… bizarre.
-Et transcendant?
-Et transcendant.

Warning : cet étonnant point d’interrogation dans le nom de cette formation pré-Hail Spirit Noir est la chose la moins bizarre qu’ait produit le groupe. Fort de trois albums, Transcending Bizarre? s’est mis en pause pour tenter l’aventure avec l’autre groupe susnommé. The Four Scissors est le premier et, à mon avis, le plus intéressant. Du metal extrême bizarroïde, au vingt-et-unième siècle, on en a vu défiler. De Thy Catafalque à Solefald en passant par Abigor - ils ont même commencé avant, ceux-là-, que de sonorités inattendues ont défilé dans nos tympans ! Transcending Bizarre? est-il le plus farfelu de tous les apprentis black-nawakeux ? Peut-être pas. Contrairement à d’autres, tous les titres proposés pour les facétieux Hellènes possèdent une certaine cohérence, ce qui, pour moi, distingue le bon black barré du mauvais. Nous nous situons donc, ici, du bon côté de la frontière. Mais si l’on arrive à les suivre, il faut néanmoins courir vite, tant la versatilité des Quatre Ciseaux y est élevée au rang de dogme. Vous commencez par un riff hargneux et vous finissez avec une chanteuse tirée du Lac des Cygnes, des beats electro, des sonorités en provenance direct du merveilleux monde d’Atari, des chœurs, voire des violons klezmer.
Bref, un bon gros gloubiboulga que Theoharis et J. Demian arrivent à rendre digeste, grâce à une facilité de composition que l’on retrouve dans leur projet actuel. Un bémol ? Oui. La première moitié est époustouflante, la seconde moins. Du virevoltant ":Dessicated" et ses mélodies improbables au très indus "Coils (0.618…)" nous nageons en plein bonheur. Les vagues ont à la fois le goût de ketchup et de soufre, mais on en redemande. Le titre éponyme est un moment épique à mille tiroirs faisant passer le Róka Hasa Rádió de Thy Catafalque pour une œuvre minimaliste, et chaque seconde de ces premiers titres est un pur bonheur. À partir de "Diaphragm Closed %", plus bourrin que la moyenne, le niveau baisse sensiblement. L’ensemble devient un chouia plus classique et se teinte de mélancolie. Il y a encore quelques passages intéressants, comme la fugace ambiance tzigane de "X_xx_X", et l’œuvre demeure intéressante, mais Transcending Bizarre? semble avoir laissé beaucoup de forces dans la création de la première demi-heure. Mais vous savez quoi ? On ne leur en veut absolument pas.

Neuf ans avant "The Mountain of Horror", onze avant "Demon for a Day", la folie musicale habitait déjà Theoharis, J. Demian et consorts. The Four Scissors est un album assez dingue, bourré, bardé et barré de bonnes choses, mélangées avec furie, histoire de concocter un black SF bizarro-époustouflant, le temps d’une première moitié d’album incroyable. Presque vingt ans après sa sortie, The Four Scissors reste un must?