Chronique : Berried Alive Make It Work (EP) (2019)

CHRONIQUE PAR ...

Djentleman
Cette chronique a été mise en ligne le 18 février 2023

Sa note : 15/20

LINE UP

-Charles Caswell
(tout)

-Kaylie Caswell
(basse)

TRACKLIST

1) Make It Good
2) Insanity
3) Start
4) Make It Work

DISCOGRAPHIE

Make It Work (EP) (2019)

Berried Alive - Make It Work (EP)

(2019) - metalcore énergique et fruité - Label : Independent

Attention, OVNI. Cette appellation peut paraître éculée avec le recul, car dans le monde du metal, il n’est pas rare de tomber sur un marginal (si tant est qu’on puisse considérer que le genre ne l’est pas déjà par défaut). Néanmoins, avec ce projet solo, on rentre dans un monde visuel et auditif littéralement extraordinaire. Mesdames, Messieurs, faites place à Charles Caswell.

Vous le concéderez, un peu de contexte serait le bienvenu en préambule afin de pouvoir cerner la bestiole à laquelle nous avons affaire. Et vous avez raison. Tout commence à Maple Lake, dans le Minnesota en 2012. Notre Charlie est à cette époque dans la formation de djent/prog Reflections depuis une petite année, quand il décide de monter en parallèle un projet qui lui tient à cœur qu’il va baptiser Berried Alive (nous reviendrons sur le jeu de mots plus tard). Il quittera d’ailleurs la formation de Twin Cites après avoir participé aux deux premiers albums, The Fantasy Effect et Exi(s)t, afin de se consacrer pleinement à son dessein personnel. Et bien lui en a pris, tant ce qui est ressorti de son crâne s'avère digne de la plus grande curiosité. Car c’est véritablement un univers qu’a créé l’Américain.
Berried Alive. Les plus bilingues d’entre vous auront capté le jeu de mots entre « Buried Alive », littéralement « enterré vivant », et « berry » désignant une baie (le fruit). Et si jusque-là, vous ne comprenez pas bien cet aspect, penchez-vous sur le logo, la guitare, les clips, les vêtements ou plus largement, tout le cosmos élaboré par le guitariste. Absolument tout tourne autour des fruits, et des couleurs éclatantes. Une véritable identité visuelle gravite autour du bonhomme. Non content d’être derrière tous les instruments et les arrangements ainsi que la production, Mr. Caswell est aussi un redoutable businessman. Le bougre a même écrit un livre intitulé Shredding Light conjointement avec sa femme Kaylie, qui participe d’ailleurs au projet par l’intermédiaire de la basse, et qui semble être dans tous les bons coups marketing et vestimentaires de Berried Alive.
Pour vous rendre compte du phénomène, il vous suffit de parcourir ses différents réseaux sociaux, principalement Instagram, mais aussi Youtube, qu’il bombarde de tranches de vie, ou de compositions, par l’intermédiaire de teasers et de playthrough. Impossible de rester indifférent devant sa technique folle, sa dextérité si parfaite, sa rapidité inhumaine, sa maîtrise absolue de sa huit-cordes customisée jusque dans les plus petits détails, ses arrangements sonores « (a)live ». Mais aurais-je oublié de parler de sa discographie ? Il semblerait. Charles Caswell carbure actuellement à un plutôt bon rythme puisque depuis 2012, il a sorti la bagatelle de six albums et deux EPs, sans compter la petite trentaine de singles. C’est simple, seules les années 2013 et 2014 sont restées vierges de toute sortie, ce qui s’explique sûrement par son activité chez Reflections. Sans compter que chacun de ses skeuds est sorti sous deux versions : l’une vocale et l’autre instrumentale.
Mais il s’agirait à un moment donné d’évoquer l’EP en question ici. Make It Work, paru le premier jour du mois de mars 2019, comporte seulement quatre titres. Quatre petites chansons qui dépassent la vingtaine de minutes et qui sont de parfaits amuse-gueules pour pénétrer dans le monde de Berried Alive. Pochette éclatante, excellent titre d’introduction qui fait part de la mélodie, la technique et l’explosivité syncopée du personnage. Les mêmes thèmes sont repris, aussi bien au niveau des paroles dans "Make It Good" et "Start", quoique de manière beaucoup plus posée dans cette dernière, ou avec le solo dans le titre éponyme qui rappelle les mélodies de "Make It Good". C’est un joli panel qui est mis en avant par Charles Caswell, même si on sent qu’il en a encore sous la pédale à effet. La hype n’est pas encore tout à fait là, mais cet aperçu est déjà bien suffisant pour la faire fonctionner.

Oui, la chronique de cet EP ici présente n’est qu’un leurre, destiné à vous appâter et vous faire plonger, de manière délicate, dans le monde fantasque, tendant vers le débridé, de Charles Caswell et son rejeton Berried Alive. Un monde totalement barré et bariolé qui ne peut vous laisser indifférent autant par la technique que le visuel. Et difficile de vous proposer une entrée en matière plus accessible que celle-ci.