Chronique : Depraved Murder Unethical Terrestrial Collapse (2023)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 15 février 2023

Sa note : 10/20

LINE UP

-Ogy Pradana
(chant+guitare+basse)

-Rama Maulana
(batterie)

TRACKLIST

1) Entering Into Calamity
2) The Anguish of Dystopian
3) False Adoration
4) Mass Murder Existence
5) Unmanifest Void
6) The Pinnacle of Vile Conceit
7) Relentless Brutality
8) Unethical Terrestrial Collapse
9) Apocryphal Hymns

DISCOGRAPHIE

Unethical Terrestrial Collapse (2023)

Depraved Murder - Unethical Terrestrial Collapse

(2023) - brutal death - Label : Comatose Music

Malgré une fécondité assez remarquable en des terres originellement fort éloignées de tout le barnum metal, l’Indonésie se bâtit en archipel parent d’un vivier somme toute impressionnant de groupes de metal extrême. De ma maigre expérience, ces groupes partagent souvent pour caractéristiques communes une propension à la brutalité, à l’exercice maîtrisé de leurs instruments et malheureusement un fort conservatisme musical. Voyons de quoi il en retourne dans le cas présent.

La feuille promo mentionne Suffocation, ils font bien. Ils auraient également pu mentionner Aborted même si dans le lignage du death brutal, tout revient finalement aux racines américaines. Concrètement, cela nous met face à des blasts répétés, appuyés, des riffs ultra carrés, pas syncopés mais très marqués dans leur empreinte rythmique. Et un chant de gros porc. L’impression d’avoir fait le tour du propriétaire est dès lors prégnante alors même que la chronique débute à peine. Car voilà toute la problématique de groupes comme Depraved Murder. Bien qu’on ne puisse nier qu’ils fassent les choses bien, ils les font avec un côté scolaire tellement évident qu’il est difficile d’en tirer une quelconque once de folie. Folie nécessaire à l’expression finale d’une musique de qualité. Dans le cas qui nous préoccupe, nous nous retrouvons coincés dans le dilemme du « que dire ? ».
Que dire d’un groupe qui manie ses instruments avec l’aisance technique requise pour fatalifier les tympans de ses auditeurs sans les écorcher ? Que dire de compositions qui déroulent leur abécédaire du death brutal avec force riffs, batterie marteau (aparté sonore : la caisse claire est malheureusement trop tendue pour être franchement agréable) et chant de goret ? On apprécie ou non, mais pour tant est que vous soyez affamés des préceptes de ce courant musical, il n’y a pas grand-chose à redire sur le papier. Sortant du papier pourtant, notre esprit geignard et exigeant se focalise sur ce qui décidément gêne : l’absence de lâcher-prise, cette nécessaire inspiration au-delà des sentiers battus, là où les groupes délaissent les carcans de leur éducation métalleuse pour en créer un minimum de nouveauté, ou tout du moins, de personnalité. Ici, l’amateur sera bien en peine d’indiquer un moment particulier (l’étonnant et surprenant solo de "The Pinnacle of Vile Conceit", lumière inattendue car unique ?) qui le fait vibrer.

Une chronique au diapason de son album géniteur, fade, sans envolée. Unethical Terrestrial Collapse n’est PAS un mauvais album. Il n’en est pas un bon non plus. Il est moyen, non dans ses qualités techniques, mais immensément dans son approche de la composition. Et c’est bien dommage, car avec ce que ses membres savent jouer, les possibilités d’expression apparaissent fort étendues.