Chronique : Tyrmfar Dialectic of Ego and the Unconscious (2023)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 mars 2023

Sa note : 12/20

LINE UP

-Robin Délèze
(chant)

-Mickael Coluccia
(guitare)

-Kévin
(guitare)

-Julien Paciotti
(basse)

-Quentin
(batterie)

TRACKLIST

1) Cursed Ascent
2) Supreme Justice
3) Of Ice and Blood
4) Where the Sun Never Shines
5) Inner Destruction
6) A Refuge for my Poisoned Soul
7) Dying in the Depths
8) The Storm
9) The Illusion of Choice
10) The Altar of the Damned

DISCOGRAPHIE

Dialectic of Ego and the Unconscious (2023)

Tyrmfar - Dialectic of Ego and the Unconscious

(2023) - black metal melodeath - Label : MTAF Records

La montagne helvète n’en a décidément pas terminé avec notre abreuvage en groupes à forte teneur en métallicité. Preuve en est cette nouvelle livraison noire de Tyrmfar, toute de mélodies vêtue (il fait froid dans les montagnes). Ce petit pays si neutre démontre que la musique n’a guère de considération pour les postures étatiques, Dialectic of Ego and the Unconscious ne faisant pas preuve de neutralité musicale…

Du blast, des mélodies, des riffs black metal, on a tout l’attirail. Saupoudrez le tout d’une large (très) lampée de death mélodique. Passeront respectivement en revue At the Gates ("Supreme Justice"), Dark Tranquillity (la façon de riffer par moments, très présent sur le début de "A Refuge for my Poisoned Soul") ou In Flames, dont le riff de "Clayman", la chanson, est quasiment repris note pour note sur "Dying in the Depths". Fin de la longue parenthèse death mélodique suédois. Car ne pensez pas que cet album soit une simple émanation des contrées de Göteborg. Le parlé black a largement droit de cité, c’est notamment audible dans les blasts et autres tremolos. La troupe s’autorise également des incartades totalement atmosphériques basées sur de ligues tirades de guitare que ne renierait pas un groupe de post rock. Remarque marrante, le chant doublé tire parfois sur du Behemoth.
Dialectic of Ego and the Unconscious fait donc dans le balisé, s’écartant très rarement vers la surprise, ou a minima le décalé. L’avantage d’évoluer dans un carcan défini c’est qu’on est à l’aise. Le groupe fait ainsi montre de ses qualités de compositeurs dans un genre qu’il maîtrise manifestement. Les chansons avancent vaillamment sur un tapi déroulé qui demeure aisé à anticiper. Fatalement, difficile d’obtenir la flamme inattendue pour grimper au sommet de la chaîne alimentaire. S’entend. Le disque est bon puisqu’il multiplie les bons moments. Sauf que la frontière à franchir pour s’étendre dans le mémorable requiert plus que ce simple talent dans les compositions. Les titres sont pleins, véhéments, bourrés de qualité et factuellement difficiles à prendre en défaut. Pourtant tout ce barnum balance son venin enveloppé d’un manque de passion qui transpire à force d’avancer dans l’album. La lassitude s’installe et il devient dès lors difficile de s’emballer.

Alors Dialectic of Ego and the Unconscious fait pétard mouillé. Doués pour ce qui est de produire de la musique, les Suisses marquent le pas dans la diversité des thématiques mélodiques. On finit par tourner en rond tant et si bien que lorsque se termine la dixième chanson, le soulagement prédomine. Dommage, à corriger pour l’avenir.