Chronique : Palace of Worms Cabal (2023)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 mars 2023

Sa note : 14/20

LINE UP

-Nicholas "Balan" Katich
(tout)

TRACKLIST

1) Telepathic Crucifixion
2) Bizarre Blood and Exhumations
3) Through the Darks Arches
4) When the Stones Come Tumbling Down
5) Cabal
6) Cessation of the Heart
7) Rebirth of Nihil
8) Winterbird

DISCOGRAPHIE

Cabal (2023)

Palace of Worms - Cabal

(2023) - death metal black metal gothique avant-garde/post - Label : Acephale Winter Records

Entité obscure californienne, Palace of Worms s’est tantôt décrite comme black metal à ses débuts, puis comme avant-garde désormais (je vous passe la litanie d’adjectifs qualificatifs additionnels dont nous abreuve le discours promo). S’il a atterri entre les oreilles de votre bien-adoré chroniqueur, c’est que cette mixture de black, et de death il faut le dire, bardée d’influences externes m’a titillé. Titille bon ou titille pas bon ?

Pour entrer dans le vif du sujet, sachez qu’il n’y a pas de manière unique pour décrire Palace of Worms. Certains y verront un bon point d’emblée. Avant-garde, le terme étant tellement fourre-tout est finalement bien pratique. On décèle tout de même de-ci de-là des noms à citer : Inferno, le groupe tchèque de black spatial, apparaît dans des atours plus death. Type O Negative également par l’entremise de passages goth metal que n’aurait pas renié le groupe. Et tout un tas de choses atmosphérico-post. Oui, c’est vaste mais cela donne un bon aperçu du mic-mac qu’est le one-man-band de l’ouest (bien accompagné cependant). Alors ne vous figurez pas de la musique partant dans tous les sens, ce n’est absolument pas le propos de Balan. Il opère plus dans la découverte des territoires et des sensations, sinon pourquoi mettre un saxo sur "When the Stones Come Tumbling Down" ?
Gardez en tête que malgré la multitude des genres explorés, il existe en permanence un liant, un fil rouge dans les chansons. Vous ne subirez pas de cassure rythmique écrasante ni de saut mélodique improbable. Cabal dans son ensemble maintient une cohérence dans sa ligne directrice. Oui vous serez surpris par certaines interventions incongrues ou d’autres altérations de la composition. Mais. Point d’alambiqué. Il ne s’agit pas de mathcore. Positif. Moins glop est la production, par trop creuse et synthétique dans un album qui cherche tout autant les cieux que la Terre. Les guitares sonnent comme un album de death metal mal mixé des années quatre-vingt-dix à la Covenant de Morbid Angel dans leurs riffs les plus death. Loin d’être catastrophique, cela entre en contradiction toutefois avec la modernité ambiante.
Parlant modernité, le beat techno de "Cabal" n’est pas sans rappeler "A Blood Sword and a Colder Sun, Pt II" de MayheM puis la partie indus se rapproche d’un Mysticum plus sage. Bref, si Palace of Worms s’annonce comme une bête étrange, elle n’en demeure pas moins les pieds ancrés sur terre. C’est pour le mieux probablement car les auditeurs simplets que nous sommes peuvent ainsi suivre le propos d’un disque qui s’évertue à rendre hommage aux côtés ésotériques de l’existence et de la Nature. Pas non plus le type de musique qui me fera me lever la nuit cependant, y étant peu réceptif. Néanmoins, ceux qui ont développé une appétence élevée pour ce type d’avant-garde atmosphérique feront bien d’y jeter l’oreille attentive, il y a matière à appréciation.

Un album à ne pas mettre entre toutes les oreilles, tout autant qu’il n’est point obtus. S’il est obscur, il demeure en permanence à portée d'ouïe de l’intelligibilité. Les genres couverts sont vastes mais les cailloux semés tel le Petit Poucet permettent de ne jamais se perdre. Un bel ouvrage, pour quiconque saura s’y montrer réceptif.