Chronique : Nexorum Tongue of Thorns (2023)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 17 mai 2023

Sa note : 15/20

LINE UP

-Terje Olsen
(chant)

-Roger Isaksen
(guitare)

-Frank Løberg
(guitare)

-Robin "Wizzia" Isaksen
(basse)

-Vidar Lehmann
(batterie)

TRACKLIST

1) Shum
2) Solvet Saeclum In Favilla
3) The Pestilential Wind
4) Elegy of Hate
5) Cult of the Monolith
6) Eldritch Abominations
7) Sinnets Krig
8) Mother of Ghouls
9) Wrath of Zeal

DISCOGRAPHIE

Tongue of Thorns (2023)

Nexorum - Tongue of Thorns

(2023) - black metal - Label : Non Serviam Records

Est-il possible de faire plus cliché ? Provenance : Norvège, Trondheim. Style pratiqué : black metal. Nom du groupe : en latin. À la limite, la plus grande excentricité de ce déroulé technique réside dans la présence de cinq membres. La ouache…

Hissez haut cependant ! On ne juge pas à l’aune unique d’une simple liste de courses. Oui Nexorum n’annonce rien de faramineux basé sur ses simples apparats, pourtant le sujet est la musique que je sache, point les palabres-constat. Et sur ce terrain les Norvégiens s’en sortent bien mieux. Alors oui le black metal proposé répond à tous les canons de Saint Jean-Baptiste (célèbre apôtre premier pratiquant et fondateur du genre black metal) : blasts à gogo, tremolos, chant raclé, ambiance froide et mortuaire. Pourtant, de ce socle attendu Nexorum en extrait un nectar simple et limpide. Les compositions s’immiscent en vous, les riffs pas si bêtes que ça font leur chemin tandis que le rythme ne se refuse pas des lourdeurs bienvenues. Tout ceci bien aidé par une pratique instrumentale efficace. Le chant, pour raclé qu’il soit, daigne l’accompagnement d’incantations plus claires et placées avec justesse.
Cela ne suffit pas à rendre le quintet original pour sûr, mais impose un caractère d’unicité fort agréable et permet de distinguer le groupe de la masse. De plus, le son dans toute son abrasion et le brouillon initial qu’il présente parvient parfaitement à restituer la lugubre nuit norvégienne et ses glaciations éternelles. Dès lors Tongue of Thorns parvient à creuser son sillon. On pourra penser à Lja, Dark Funeral, Marduk et consorts, moultement. Ceci dit, on se contente volontiers d’un ouvrage bien fait et dont les prétentions ne sont pas outrepassées. Les fourmis ouvrières au labeur pratiquent un art noir qui a l’heur de ne pas donner de leçon et s’en tient à un substrat puissant et maîtrisé. Sans pousser au firmament, chaque titre dégaine son lot de mélodies noires soyeuses au tympan. C’est donc avec lucidité et humilité que nous accueillons comme il se doit une sortie fort sympathique qui remplit consciencieusement son office. D’autant qu’elle se permet de petites folies, matez donc "Eldricht Abominations" et son solo… décalé.

Excellente addition à un genre qui reprend des couleurs après un début d’année fort calme, Tongue of Thorns mérite les oreilles de tous les amateurs de black metal. N’attendez ni révolution, ni révélation, mais fiez-vous à un groupe qui sait ce qu’il fait, et le fait bien.