Chronique : Mactätus Provenance of Cruelty (1998)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 02 juin 2023

Sa note : 14/20

LINE UP

-Terje "Hate Rodvitnesson" Sannerholt
(chant)

-Roy "Gaut" Mathisen
(guitare)

-Kenneth "Ty" Mori
(guitare)

-Runar "Forn" Bratsberg
(claviers)

-Finn Tore "Istar" Kjærsgaard
(basse)

-Kjetil "Mjolne" Steien
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Kathrine Abrahamsen
(chant)

-Tony Abrahamsen
(chant)

TRACKLIST

1) Draped in Shadows of Satan's Pride
2) King of the Dark Side
3) Sleepless Souls
4) The Emperor's Trail
5) En trone vevd av tid
6) Sønn av torden
7) Dark Journey
8) Provenance of Cruelty

DISCOGRAPHIE

Provenance of Cruelty (1998)

Mactätus - Provenance of Cruelty

(1998) - black metal - Label : Northern Silence Productions

La vie est marrante. Prenez Provenance of Cruelty de Mactätus. Promo débarquée comme de bien habitude parmi les incessantes fournées trop fortement pourvues, elle eut l’heur de passer le cut par la miséricorde d’une rapide écoute d’où sortit un intérêt discret mais palpable de votre serviteur. Une sensation perdue, une émotion du passé.

Aeternus - …and so the Night Became pour tout vous résumer. Et Emperor – In the Nightside Eclipse (ajoutez une louchette de Obtained Enslavement – Witchcraft). Farandole des années quatre-vingt-dix, le groupe dévoilait un talent incroyable, et pour tout dire inattendu voire inédit pour recréer l’ambiance de l’époque. Jusqu’au son même. L’enregistrement. La batterie caractéristique des albums à la production lacunaire entre le manque de coffre et la plasticité rugissante. Quelque chose clochait forcément. Cela ne se pouvait. Le passé n’est pas le présent et pour l’instant, le voyage dans le temps est une utopie ringarde.
Farfouillant rapidement (ne vous scarifiez pas, ça m’a pris au moins deux minutes le temps de trouver le laïus promo) réédition. Les mots magiques. L’album date en effet initialement de 1998. Ok, tout s’explique. Plus que recréer une ère révolue, Provenance of Cruelty fait en fait bel et bien partie de ladite ère. Et donc plus d’étonnement. Baisser de rideau.
Et l’orientation de cette chronique devient toute autre. Car des digressions sur l’assimilation, l’appropriation et la régurgitation pertinente, point vous n’aurez. Au lieu de cela laissons-nous voguer à une rêverie sur les temps immémoriaux, la puissance de cette décennie fondatrice, toujours capable de sortir une surprise de sa manche. Car oui, Norvège. Fatal.
Arrivé à ce stade de la chronique, difficile de dire grand chose. Pourtant une "Sleepless Soul" mérite le détour. L’arrivée d’un chant féminin couplé à des montées dans les aigus dignes d’un Halford réhausse l’intérêt subitement. Mactätus bien qu’ancré dans son époque savait produire des à-côtés salvateurs. Alors ce type de ressortie, pour condamnable soit-elle sur le plan mercantile, trouve sa raison d’être pour rappeler à notre bon souvenir les facéties d’antan. Je pourrais vous servir sur un plateau le « c’était mieux avant ». Je me contenterais d’un « on savait faire des trucs à l’époque ».

Révolutionnaire surtout pas en 2023, non plus en 1998, Provenance of Cruelty a ce mérite de parvenir à sortir de ses lourdes influences. Teintées parfois de gothique, ces compositions mélodiques franchissant le quart de siècle peuvent s’attirer la sympathie des âmes en recherche des musiques un peu à-côté.