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CHRONIQUE PAR ...

21
Wineyard
Cette chronique a été mise en ligne le 03 juin 2023
Sa note : 17/20

LINE UP

-Joris "Alfschijn" Van Gelre
(chant clair)

-Maarten "Botmuyl" Brugman
(growl)

-Martijn "MJWW" Reinders
(guitare)

A participé à l'enregistrement :

-Dennis "Mysteriis" Mulder
(batterie)

TRACKLIST

1) Dwaallichtbezwering
2) Gelderse drek
3) Dodendans
4) Wera-wulfa
5) Vlammenvonnis
6) Schimmenspel
7) Walmend graf
8) Zwarte gedachten

DISCOGRAPHIE


Wederganger - Halfvergaan Ontwaakt
(2015) - black metal Gothique Progressif Atypique - Label : Van Records



Merde. Merde, merde, et archi-merde. Comme le théorème. Je jure, parce que je vais encore une fois vous parler de la genèse. Du pourquoi du comment j’en arrive à vous balancer un groupe en chronique. C’est peut-être inintéressant pour vous (pour toi, oui, mon lecteur chéri et si seul), mais cela me permet de développer pas mal d’aspects du groupe, finalement. Une figure de style, non, je ne pense pas. Un cheval de Troie, c’est nettement plus probable, oui. Pensez donc, un groupe de black progressif un peu atypique, en flamand dans le texte, vous l’avez vu venir ? Oui ? Ben pas moi. D’une part parce que je trouve cette langue laide quand je l’entends parlée, et d’autre part parce que mon Ardèche et ma Drôme sont envahies de touristes hollandais et que je ne peux plus les sentir. Quand je les vois passer dans mes collines adorées sur leurs vélos électriques, il me pousse des boutons et des jurons. Et quand on connait la rareté des consultations dermatologiques, j’ai encore moins envie de les croiser. Et pourtant Wederganger m’a enchanté. Un tel gâchis qu’ils se soient séparés en 2018, car cela avait vraiment de la gueule ce groupe.

Pour certains, Joris Van Gelre n’est pas un inconnu. Enfin, pour certains qui suivent nos coupes du monde. Enfin, pour les Eternels qui participent aux battles. Bon, OK on est une quinzaine. Parmi ces quinze, dix ont dû réagir. Hein ? Trois ? Oh tu crois ? C’est peut-être vrai… À part moi, probablement Pisto et Painy savent de qui je parle : le chanteur de :NODFYR: et du merveilleux en arrivée Stormbreker (notez-le), à la voix si grave et si belle. C’est lui qui m’a piégé. Il y a deux chants chez Wederganger : le chant clair et grave de Joris aka Alfschijn et le chant growlé black de Maarten Brugman aka Botmuyl. Ces deux chants sont très convaincants dans leurs registres respectifs. Le black est bien guttural, sans fioriture, efficace. Le grave est décalé. Il est une magnifique proposition qui transcende le black vers la cold gothique. "Dwaallichtbezwering" est un OVNI mêlant les deux, je n’avais jamais entendu cela. Un chant grave clair sur du metal, oui, H.A.M. est déjà passé par là avec un bonheur inégalé. Mais un tel chant avec du growl et des riffs blacks, pas vraiment.
Cela dit, l’alliance des deux chants n’est pas systématique, plusieurs titres se contentent du chant grave ("Dodendans" ou "Vlammenvonnis") ou du chant black ou des deux ou aucun des deux (je vous laisse découvrir lesquels, je ne vais pas vous mâcher le travail, bande de grosses feignasses). L’exercice de qualification est difficile. C’est vraiment black par moment, c’est gothique à d’autres, c’est parfois limite psyché aussi. Il y a une certaine folie qui se dégage, un peu à l’image de H.A.M. bien sûr, mais aussi de Hail Spirit Noir, en moins seventies et en plus violent mélancolique, mais avec un esprit similaire à certains moments. Personnellement, je ne me lasse pas des moments en voix grave sur fond metal, et croyez-moi si vous voulez, mais j’arrive à apprécier la langue. Dans ce contexte, ce n’est pas mieux ni moins bien que le norvégien ou le suédois, tant en black qu’en clair. Et ça, cela me bluffe totalement. Parlé, je ne m’y ferai probablement jamais, mais chanté, dans ce contexte-là, avec ce groupe-là, ça le fait et c’est magique.

Voilà. Ce groupe était n’importe quoi, un style improbable de fusion entre le black et le gothique doom. Un melting pot doux et violent, noir et lumineux, dans une langue proche de l’inavouable, avec des moments d’une classe folle, d’une mélancolie terrible, d’une agressivité passionnelle. Mais pourquoi ont-ils arrêté ? J’en voulais encore, moi, c’était trop bien. Ils me donnent la même frustration que Dråpsnatt, Vo Skorbyah ou Huldre. Un arrêt à l’aube de l’apogée. Un coïtus interruptus musical. L’arrêt avant la quasi-perfection. Cela me met les boules en vrai. Bien sûr, c’est ultra-délectable sur le moment, mais quand on se projette, c’est terrible. Bon, je veux bien reconnaître ma déviance en termes de goûts musicaux, mais quand même…





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