Chronique : The River A Hollow Full of Hope (2023)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 07 juillet 2023

Sa note : 15/20

LINE UP

-Jenny Newton
(chant+guitare)

-Christian Leich
(guitare)

-Stephen Morrissey
(basse)

-Jason Christopher Ludwig
(batterie)

TRACKLIST

1) Fading
2) Exists
3) Tiny Ticking Clocks
4) A Vignette
5) Hollowful

DISCOGRAPHIE

A Hollow Full of Hope (2023)

The River - A Hollow Full of Hope

(2023) - rock post rock doom metal atmosphérique - Label : Cavernous Records

Inclusivité et toutes ces conneries. Oui c’est très important. Et pour cela sur Les Eternels nous prenons des chroniques au hasard parfois. Prenez The River, opérant dans un genre de post rock contemplatif, livré en pâture au brutaliste du site. Inconséquence morale et conséquences physiques ?

En fait d’inclusivité (rayez le mot inutile), plus de la curiosité. Dans les flots ininterrompus nous avons tous besoin d’air frais. Dans le cas présent, frais égale douceur. Tout est doux sur A Hollow Full of Hope, même son titre. Prenez votre temps, trouvez un bon fauteuil ou mieux encore, posez vos fesses dans un parterre minéral ou douillettement recouvert d’épaisse herbe verte (tendant au jaune en cette période estivale). Ramassez donc ce long brin, portez-le à votre bouche, mirez le ciel moiré de légers nuages blancs. Portez le regard au loin et laissez-vous divertir par la brise. Elle remonte sur vos avant-bras, caresse vos vêtements pour faire frémir vos cheveux. C’est le but de The River. Vous mettre dans un tel état de décompression et de connexion. La question sera dès lors : êtes-vous réceptif ?
Ne nous voilons pas la fesse, un tel album tient plus de l’expérience que de la pure musique. Il n’y a aucun riff, les guitares ont un rôle de soutien tout comme le reste de l’instrumentation, étonnamment. Chacun égraine son accord au moment venu sans jamais paraître ni lourd ni pachydermique car il y a une composante fondamentalement lumineuse ici. Cela pourrait rappeler les travaux de Slint, membre émergent du post rock au début des années quatre-vingt dix. Ou d’autres formations très portées sur les ambiances éthérées. Ma culture faillit ici, la vôtre prendra le relais. Une expérience intéressante. Différente pour les amateurs de violences expressives (voire excessives). Un sommet ? "A Vignette" avec son aspect comptine pour aller au bout du concept. Des limites ? Quiconque qualifiera cette musique de chiante pourra apporter pelletée d’arguments aisément. Je n’approuverai pas mais je comprendrai.
Alors faites vos jeux. Osez accorder du temps à une musique qui ne l’est plus tellement. Doom dans cette concoction fort lente, la musique du quartet n'approche jamais la lourdeur. Les mélodies présentes sauront transporter vos oreilles dans le moelleux du contentement. Enrober l’absence de rythme par une fine couche de guimauve et par-dessus tout une intense base d’échanges sensoriels, voici la recette gagnante. Avec un chant tout autant distant que délicat. Le timbre de Jenny Newton, arrivante récente, possède cette faculté à vous emporter. L’écueil réside dans l’impossibilité d’écouter cet album à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. État d’esprit. Voilà un maître mot. Évaluez-vous avant de vous engager dans A Hollow Full of Hope. Rassurez-vous également, le jeu en vaut la chandelle.

Un érudit pourra-t-il y trouver son compte ? Sûrement, potentiellement pas à la hauteur de celui de l’extrêmeux illettré que je représente. Ouverture, il faudra vous y faire. Un peu comme prendre un bon verre de grenadine (bien diluée) à vingt-deux heures.