Chronique : Hellripper Warlocks Grim & Withered Hags (2023)

CHRONIQUE PAR ...

Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 12 juillet 2023

Sa note : 17/20

LINE UP

-James McBain
(tout)

Ont participé à l'enregistrement :

-Marianne
(chœurs sur 5)

-Joseph Quinlan
(guitare sur 5 et 7)

-Antonio Rodriguez
(cornemuse sur 3)

TRACKLIST

1) The Nuckelavee
2) I, the Deceiver
3) Warlocks Grim & Withered Hags
4) Goat Vomit Nightmare
5) The Cursed Carrion Crown
6) The Hissing Marshes
7) Poison Womb (The Curse of the Witch)
8) Mester Stoor Worm

DISCOGRAPHIE

Warlocks Grim & Withered Hags (2023)

Hellripper - Warlocks Grim & Withered Hags

(2023) - death metal black metal thrash metal à fond la caisse - Label : Peaceville Records

Il y a des albums sortis du nulle part qui savent marquer l’attention. C’est le cas du troisième album d’Hellripper, le bijou concocté par un seul homme, James McBain. Ce one-man band extrême nous propose un opus un peu fou, redoutable d’efficacité et d’envolées diverses et variées. Comme quoi, pas besoin d’être quatre pour tout défoncer sur son passage. Il suffit d’un mec génial.

Le premier morceau, "The Nuckelavee" est parfait pour comprendre à quoi ressemble l’offrande d’Hellripper. Les notes virevoltent. Fusent. Déboulent dans les pentes des Highlands écossais. Tout semble joué en accéléré. À se demander si le compositeur fou n’a pas tout joué dans un premier temps avant d’activer son plugin « accélérer le tempo » et de le fixer sur +20%. Cette sensation de vitesse, d’urgence même, ne nous quittera que rarement le long des huit chansons que compte la galette. Qu’on ne se méprenne pas : Hellripper n’a rien à voir avec un Dragonforce. Sa musique est un joyeux bordel mélangeant des influences de metal extrême. Il se décrit comme black/speed metal. C’est bien trouvé, mais les influences thrash ("The Cursed Carrion Crowned"), voire death, sont bien présentes. On pense même parfois à Motörhead ("The Hissing Marshes"). La notion de speed metal (rien à voir avec le terme utilisé en synonymie du power metal) résume bien le bousin tant la vitesse semble être le critère numéro un de cet album. Et si les morceaux partent souvent pied au plancher, ils sont également bourrés de ralentissement, d’arrêts secs et d’accélération furieuses. Ce sont de vraies montagnes russes, teintées d’une atmosphère de train fantôme.
Si Warlocks Grim & Whitered Hags (quel nom d’album pourri, impossible à retenir !) donne une impression de démesure, ce n’est pas gênant. Surtout au fur et à mesure des écoutes. Certes, la vitesse frappe au premier abord. Ça dégueule de guitare. Il y a des riffs au kilomètre. Mais le tout est parfaitement maîtrisé. Tout est à sa place. Chant (black) et guitares alternent, se laissant la place mutuellement, comme s’ils chantaient en duo. Les solos sont de grande qualité. Nombreux, ils donnent une patte mélodique à l’ensemble. L'Écossais soigne aussi ses ambiances. D’ailleurs, le morceau éponyme est un mid-tempo qui ne pousse jamais sur l’accélérateur. C’est pourtant l’une des meilleures pistes de la galette. Cette atmosphère black tâchée de thrash fonctionne à plein tubes. Il y a une générosité communicative dans cette musique, un enthousiasme que l’on croirait sorti d’un premier album. Et pourtant, c’est bien le troisième que l’on découvre ici. Un album de la maturité plein de fougue. Et le tout se termine sur une pièce de plus de huit minutes parfaitement gérée ("Mester Stoor Worm").

Warlocks Grim & Withered Hags est un album un peu fou. Complètement débridé, il parlera à de nombreux amateurs de metal extrême tant la qualité est au rendez-vous. Un beau mix d’influences parfaitement digérées qui donne à n’en pas douter l’un des albums de l’année. En sachant qu’il est l’œuvre d’un seul homme, c’est d’autant plus impressionnant.