Chronique : Tenhi Valkama (2023)

CHRONIQUE PAR ...

Wotan
Cette chronique a été mise en ligne le 29 août 2023

Sa note : 15/20

LINE UP

-Ilmari Issakainen
(chant+guitare+claviers+basse+batterie)

-Tyko Saarikko
(chant+guitare+claviers)

-Jaakko Hilppö
(chœurs)

-Tuukka Tolvanen
(chœurs)

-Janina Lehto
(chœurs+flûte)

-Inka Eerola
(violon)

Ont participé à l'enregistrement :

-Paula Rantamäki
(chœurs)

-Jussi Lehtinen
(chœurs)

-Miika Vuoristo
(alto)

TRACKLIST

1) Saattue
2) Kesävihanta
3) Valkama
4) Rintamaan
5) Rannankukka
6) Laineinen
7) Hele
8) Ulapoi
9) Elokuun linnut
10) Sydämes on tiel
11) Veden elein
12) Aina sininen aina

DISCOGRAPHIE

Kertomuksia (1997)
Hallavedet (1998)
Maaäet (2006)
Saivo (2011)
Valkama (2023)

Tenhi - Valkama

(2023) - folk - Label : Prophecy Productions

Vaka vanha Väinämöinen,
kun ei saanunna sanoja
tuolta Tuonelan ko'ista,
Manalan ikimajoista,
ain' yhä ajattelevi

Port, protection, abri. Telles sont les traductions possibles du finnois de Valkama, le titre de ce sixième album de Tenhi (le shaman), le bien nommé. Après les ténèbres de Saivo, sorti plus de dix ans auparavant, le groupe a trouvé un chemin plus lumineux, plus calme et semble vouloir atteindre la paix intérieure. La musique est plus chaude, plus réconfortante. "Kesävihanta" est intimiste, optimiste avec des chœurs d’enfants qui réchauffent l'atmosphère un peu froide des matins d'été finlandais." Hele" est une belle fusion entre tranquillité et mélancolie, un titre riche qui monte en puissance et alterne entre lumière fragile (les magnifiques lignes de piano) et mysticisme (les percussions tribales). Joyeux, Tenhi ? Non pas vraiment, les Finlandais ne se renient pas non plus. Très vite nous retrouvons des chemins moins clairsemés, plus touffus et surtout, plus tristes. Des chemins vers la mort.
À l'instar de la chanson titre : lente, mortuaire, funéraire et belle. De même que sur "Laineinen", des arpèges de guitares s'égrènent alors qu’une nappe funéraire de piano plombe l'atmosphère. Nous rencontrons durant ce beau moment des lignes de piano riches, grandioses ou poignantes, des percussions ("Rintamaan"), des chœurs, de la flûte, et beaucoup d’arrangements, de notes cristallines, de beauté musicale. Le minimalisme des compositions, des arrangements et l’ambiance soit lumineuse, soit sombre nous plongent dans l’introspection, dans le repli sur soi. Peut-être est-ce voulu comme la bande-son pour une séance de méditation, un chemin menant au repos. Comme un chemin vers la mort, vers l’au-delà.
Cet abri du titre, c’est notre propre mortalité, la forme finale de paix intérieure. Quelle que soit la forme qu’il prend, quel que soit le ressenti, le bien-être est l'acheminement de Valkama. Les soixante-dix minutes de l’album nous y amènent progressivement, suivant le chemin que Tenhi a tracé pour nous vers le port. Malheureusement, le chemin s'avère un peu long et prend trop de détours. Les soixante-dix minutes commencent à se ressentir vers la fin. Plusieurs titres deviennent superflus, "Ulapoi" est oubliable, sans aucun moment fort. Et il faut avouer que le titre souffre de passer après "Hele". "Veden Elein" manque de points saillants.

Encore un nouvel album de Tenhi et il faut bien avouer que même si la qualité de leurs sorties varie un peu, ils sont constants et au minimum très bons. Valkama ne déçoit pas. Comme attendu, le minimalisme est au rendez-vous, mais aussi une ambiance pas si sombre que cela. Et la paix intérieure.