Chronique : Sylvatica Cadaver Synod (2023)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 septembre 2023

Sa note : 15/20

LINE UP

-Jarden Schlesinger
(chant+guitare)

-Christian Christiansen
(guitare)

-Thoas Haxen
(basse)

-Jacques "Harm" Brandt Hauge
(batterie)

TRACKLIST

1) Strife
2) Papa Poltergeist
3) Titivillus
4) Pope Innocent VIII
5) Song of the Leper
6) Scapegoat
7) In the Eyes of God
8) Song of the Leper - Acoustic

DISCOGRAPHIE

Cadaver Synod (2023)

Sylvatica - Cadaver Synod

(2023) - death metal black metal folk - Label : Mighty Music

Des potes dans les années 2000. Un groupe formé en 2009. Des albums depuis 2014. Inspirés par la vague folk metal du début du millénaire, Sylvatica s’amène devant notre impitoyable jugement avec une troisième livraison qu’ils espèrent sans aucun doute de haute volée. Leur patronyme ayant attiré ma sympathie, les voici donc dans cette chronique pour votre bonne lecture.

Ce qui frappe immédiatement, ce sont les claviers ultra typés années soixante-dix. On ne s’y attend pas forcément venant d’un groupe de folk dont on peut légitimement supputer naïvement qu’il s’essaierait plus à des instruments anciens (alors oui certes, toi né en 2000 tu trouves que les années soixante-dix sont anciennes, mais tu vas te faire mettre avec une corne remplie de bière). Mais c’est annoncé dans le discours promo pour apporter de la diversité à leur son et donc conserver tout ce qui fait l’inextinguible originalité des Danois tout en la renouvelant (comprenne qui pourra). Sans connaître leur passé, il est indéniable que l’effet est réussi, d’autant plus que les interventions du clavier sont judicieuses, presque parcimonieuses tant elles ne volent pas la vedette aux autres instruments. L’autre point notable, c’est évidemment un côté médiéval palpable dans les rythmiques, et celui-ci est nettement plus attendu. Ça fait toujours son effet il faut dire et le groupe parvient à équilibrer le côté youpi-youpla avec la contenance du metal. Tout comme il balance la power ballade avec grands chœurs sur "Song of the Leper". Et ça marche foutredieu. On tâte même subrepticement Manowar sur "Scapegoat".
Par contre, ce qui m’aura définitivement le plus surpris sera le style pratiqué. Alors certes, il y a du death mélodique comme veut bien le dire le discours promo, pourtant m’est avis que c’est passer sous silence une influence notable (et il suffit d’entendre "Titivillus" pour s'en convaincre) : The Kovenant (ou Covenant selon votre degré de vieillerie). Y a pas un peu beaucoup de Nexus Polaris dans ces rythmiques syncopées accompagnées de clavier certes années soixante-dix mais lorgnant bientôt sur un aspect spatial pas dégueulasse du tout ? Donc voilà ce qu’est Cadaver Synod, un rappel des traditions moyenâgeuses tout autant qu’un hommage (in ?)volontaire à du passé récent norvégien. Honnêtement, je ne l’avais pas vu venir et c’est d’autant plus agréable car parmi tous les albums des années quatre-vingt dix qu’on peut pomper, Nexus Polaris se révèle être une excellente idée. Autre fait notable pour un groupe si folk : les paroles. On pourrait les penser basées sur le folklore, les traditions, le passé toussa. Que nenni. Elles sont ouvertement inspirées de faits religieux (rien que le titre vous avertit). Anecdote intrigante.

J’ai beaucoup apprécié ce Cadaver Synod, on ne va pas se mentir. Tous les aspects abordés le sont avec tact et doigté. Le folk, le Moyen-Age, les mélodies, les années soixante-dix, l’influence majeure. L’ensemble donne un album à écouter. Pas un monument pour les années à venir, mais une vraie bonne sortie quand même.