1932

CHRONIQUE PAR ...

18
[MäelströM]
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note : 17/20

LINE UP

-Klaus Sperber
(tout)

TRACKLIST

1)Keys Of Life
2)Lightning Strikes
3)The Twist
4)Nomi Song
5)You Don't Own Me
6)The Cold Song
7)Wasting My Time
8)Total Eclipse
9)Nomi Chant
10)Samson And Delilah (Aria)

DISCOGRAPHIE

Klaus Nomi (1981)

Nomi, Klaus - Klaus Nomi
(1981) - inclassable - Label : BMG




Qui se souvient encore de Klaus Nomi ? Depuis qu’il est remonté dans sa soucoupe, plus personne n’en parle. Plus personne n’écoute. Depuis que la lumière s’est éteinte et qu’il s’est définitivement envolé, plus personne ne parle. Même pas David Bowie, avec lequel il a pourtant flirté fut une période. Disparu comme il apparut il y a bientôt 30 ans. Mais pour qui, ce Nomi ?


Si le personnage devait vous être conté, comment devrait-on s’y prendre ? Peut-être par un mélange de new-wave minimaliste et d’opéra grandiloquent – mais peut-être pas. Par des allusions évidentes à la provocation et au SIDA – mais peut-être pas. Par une musique réduite à son expression la plus nue et la plus froide : synthétiseurs, bribes d’échantillons fanfarons sur des tonalités d’alliage glacé. Sonorités urbaines contemporaines (de l’époque), Klaus Nomi ne fit que prolonger la brèche ouverte par The Cure ou Depeche Mode ; mais à la voix qui ne tressaille pas, celle du baryton à celle du contre-ténor. Des octaves et des octaves de sueurs froides, l’objet demande des heures de recherche pour parvenir à toucher du bout du doigt toute la chaleur et la vitalité dont Klaus Nomi a pourtant inondé sa musique. Mais les ouvertures sont difficiles et rien ne paraît, au premier abord, aussi abscons que cet empilage-collage.

Avez-vous vu cette pochette ? Avez-vous déjà trouvé plus séduisant, repoussant et inquiétant à la fois ? Certes, Sperber n’avait que peu de connaissances musicales. Il a dit durant des années avoir étudié au Conservatoire Philharmonique de Berlin (ce qu’on trouve encore aujourd’hui sur de nombreuses biographies !) alors que, s’il est prouvé qu’il y est déjà entré, c’était pour y travailler ponctuellement comme ouvreur… Rien pour lui, le Nomi. Seule la voix nue, et quelques études de Purcell. Dont il tirera d’ailleurs la plus belle de ses chansons : "Cold Song", dite aussi "Hommage à la Tombe 148". Digne pièce d’enterrement. Il semble cependant que son bagage fut suffisant pour faire une immense carrière obsolète. Il avait tout juste une folle idée de costume noir et blanc, avec épaulettes saillantes et maquillage à outrance. Mais malgré les similitudes, il n’avait pas le charisme de James Brown. A défaut d’être Mr. Dynamite, il sera Mr. Domino.

Après tout, Klaus Nomi était avant tout un interprète de talent. "The Twist" sort du répertoire direct de Chubby Checker ("Let’s Twist Again" était par contre inattaquable). Klaus Nomi phagocyte, ingère, très lentement, et recrache une version lourde et lente, fortement concentrée, ressemblant davantage à une valse Rastafari qu’à une danse individuelle endiablée. Sa version du "Lightning Strikes" de Lou Christie paraît tout aussi malsaine que l’originale, sous couvert de proposition sexuelle indécente et de violence ironisée mais qu’on sent clairement exposée par la terminaison haut perchée – mais ce n’était peut-être pas si volontaire. Sperber avait le chic pour faire passer ses morceaux par des chemins de traverse qui ne leur convenaient pas. C’est ce qui leur donne toute leur grandeur. Un peu saisi, le Nomi.

Et quand il se met à chanter "You Don’t Own Me", un excès de sensiblerie nous ferait presque passer ce morceau pour son "The Show Must Go On", mais peut-être n’est-ce pas le cas. Entendre Mr. Domino chanter sa jeunesse (qui ne pouvait que mal finir) donne une fois de plus un impact inattendu sur sa chanson. La fatalité avait du l’accompagner, et il est grisant de constater que sur les 10 morceaux de l’album, au moins 8 passeront à une postérité de fortune, à un statut de « mythe miteux », à déchaîner les ferveurs de trop peu d’amateurs. Je cherche toujours. Allez comprendre comment une personne avec un seul véritable album au compteur a pu séduire les amateurs de niaiserie synthétique, les drogués d’élitisme symphonique, les malades de musique avant-gardiste et les fans des années 80. Curieuse vie, ce Nomi.


Ce disque est comme Nomi, blanc et noir. Blanc ou noir. Peut-être était-ce le but à atteindre lors de l’éclipse totale qui a précédée Sa venue sur terre pour apporter son message. Peut-être trouverez-vous cela morose, mais peut-être pas. Peut-être trouverez-vous cela génial, mais peut-être pas. Ou peut-être trouverez-vous juste cela peut-être. Et c’est peut-être comme ça que s’apprécie se disque. Curieux hère, que ce Sperber.


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