Chronique : Thlipsis Dawn of Defiance (2023)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 13 octobre 2023

Sa note : 15/20

LINE UP

-Athanasios "Felix Argus" Tsampieris
(chant+guitare)

-Tumultus
(chant+guitare)

-Apostolis "Reactive" Kotouzas
(basse)

-Nikos "N.D." S.
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Achilleas Kalantzis
(claviers)

-Alex "A.Z." Zamanis
(basse)

TRACKLIST

1) A War Handbook
2) Eternal Sleep of Agony
3) Acta Non Verba
4) An Open Wound
5) The Night that Wolves Were Silent
6) Rise Up (Παιδιά σηκωθείτε)
7) Enemy at the Gates (Μπήκαν στην πόλη οι οχτροί)

DISCOGRAPHIE

Dawn of Defiance (2023)

Thlipsis - Dawn of Defiance

(2023) - black metal - Label : Floga Records

Ah la Grèce ! Ses plages, ses feux de forêt, ses temples, ses déluges, ses montagnes. Et aussi son metal extrême. Rotting Christ, SepticFlesh, Hail Spirit Noir, Necromantia, Aenaon etc… toujours du metal racé, typé, et assez éloigné des canons plus Europe occidentale. Thlipsis vient avec la promesse d’un metal noir plus traditionnel. Et une première sortie, faut-il le souligner.

De tradition, cela s’entend dans le son, froid, mal défini et pour tout dire un peu creux. Manque de moyens aussi probablement. Dans les blasts, ceux-ci bien que non-systématiques frappent fort régulièrement les cages à miel pour notre plus grand plaisir. Et pourtant tout a débuté de manière fort étonnante pour cette frange démoniaque du metal : un discours de Fidel Castro. Du black metal satanique ET communiste ? Voilà qui nous renverrait aux grandes heures de Euronymous. Qu’importe, ce qui nous intéresse ne réside pas dans cette caractéristique somme toute secondaire. Car ce qui va frapper les esprits, ce sont les mélodies en droite provenance de… Finlande. Fans de Behexen ou autre Horna, réjouissez-vous car un successeur à la hauteur vient de naître. En fait, réminiscence puissante du split entre les deux entités malignes, Dawn of Defiance revient mettre l’église (hu hu) au milieu du village. Baigné de soleil forcément. Mais noirci d’un linceul funéraire.
Et en effet, tout l’album se confondra en un hommage appuyé aux Grands Dieux du nord tant les caractéristiques notables du bassin méditerranéen sont absentes. Point de scintillation orientale pour nous abreuver en délicatesse. Du noir, des mélodies, du blast, en dehors point de salut. Thlipsis récite ses gammes avec brio, et la production creuse mise à part (elle est en fait un argument en leur faveur à mes oreilles), difficile de reprocher grand-chose à cette pépite de pureté obsidienne. Cerise sur le gâteau, et peut-être l’expression la plus marquée de l’hellénicité du quatuor, la basse abondamment mise en avant (par la force des choses eu égard à la faiblesse des guitares ?). Parfait contrepoids aux riffs mélodiques des guitares, elle apporte ses coups de butoir à répétition dans un ravissement sonore sans cesse renouvelé. Et que dire du chant, aboyé comme aux plus grandes heures du style ? Manière de faire le tour de la question.

Dawn of Defiance est une performance de choix dans un style limité et adressé à un parterre bien défini d’érudits monomaniaques du black metal finlandais. Mais la qualité de l’ensemble dépasse les espérances en 2023. Se retrouver poussé dans le passé avec une telle maestria relève de la gourmandise.