1937

CHRONIQUE PAR ...

2
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note : 16/20

LINE UP

-Eddy Borremans
(chant)

-Wouter Wamelink
(guitare)

-Michiel Reesink
(claviers)

-Jeroen Van Maanen
(basse)

-Martinj Peters
(batterie)

TRACKLIST

1)Sharply Condemned
2)Hope And Fear
3)Eternal Life
4)Path Of Daggers
5)So Help Me God
6)Flower
7)The Rider
8)Nothing Worth Fighting For
9)Promises
10)Bad Religion

DISCOGRAPHIE


NovAct - Tales From The Soul
(2005) - heavy metal mélodique - Label : Sensory



Dès les premières secondes de l’arrivée du chant sur "Sign Of The Cross", la première chanson de The X Factor d’Iron Maiden, j’ai immédiatement accroché sur la voix de Blaze Bayley, sa puissance et son grain si particulier. Et voilà que novAct, ex-Morgana X, débarque dans mes oreilles en mettant au micro Eddy Borremans, le premier clone officiel de Blaze Bayley! Mise à part cette petite particularité, novAct -attention aux majuscules et minuscules, vous savez comme les groupes d’aujourd’hui sont tatillons avec ça- fait du heavy très gentil et mélodique, presque pop pour se révéler après plusieurs écoutes d'une profondeur inattendue.

Si la musique de novAct est difficilement classable, c'est surtout dû à la production très typée de cet album. C'est assez particulier: le chant est mixé vraiment très en avant, il porte littéralement les compos. Les guitares au son très prog' peuvent être assez lourdes par moments (le riff d'intro de "Sharply Condemned") mais elles sont mixées à égalité avec les claviers -très prog' aussi- quand ceux-ci ne passent pas carrément au premier plan. Cette mixture adoucit énormément ce qui aurait autrement été classé dans le heavy mélodique, et donne à novAct un son très particulier et porteur d'identité… Avec la voix d'Eddy Borremans bien évidemment. Le vocaliste est extrêment proche de Bayley au niveau du grain et du vibrato, sa capacité à faire passer l'émotion est donc remarquable. Par contre, limiter Borremans à cette similitude serait faire une grosse erreur, car le chanteur de novAct est au final bien meilleur que l'ex-Maiden. Il est tout aussi puissant mais plus chaud, plus groovy, et surtout on sent chez lui une maîtrise vocale parfaite. Il sait jouer de tous les aspects de sa voix, passant d'une voix de gorge puissante à une voix transitoire très travaillée… En fait, l'homme triche: il est métis. Et là, on ne peut plus lutter, c'est génétique. Très belle voix.

novAct fait donc du heavy mélodique à claviers. Mais alors très très mélodique: les parties individuelles des musiciens sont assez simples, et le groupe joue sur la superposition de ses différents éléments pour créer ses chansons. Riffs métal, petits thèmes à la guitare, nappes planantes de claviers associées à des mélodies basiques très catchy, tout ça crée une alchimie bien en place. Les compos dégagent une très forte impression de cohésion et de solidité: leur construction s'axe autour d'un certain nombre de plans, tout en étant extrêmement accrocheuses. Il n'y a presque que des singles potentiels sur cet album! Les claviers et la guitare se renvoient la balle pour créer les atmosphères tour à tour popisantes et très rock, et Borremans s'éclate littéralement sur cette base. Ses lignes de chant inspirées lui permettent d'explorer sa tessiture vocale, de se faire tour à tour émouvant et harangueur (surtout que l'homme écrit des textes très longs dans lesquels il s'interroge sans cesse sur ce monde qui part en sucette, ce qui se prête fort bien à la colère comme au désespoir).

Sans rien révolutionner, novAct pond donc avec cet album une fort belle leçon de composition. La manière dont la musique flirte avec le prog sans jamais être démonstrative est assez bluffante: au fur et à mesure des écoutes on prend conscience du niveau technique des musiciens, et de la complexité de titres pourtant si faciles d'accès. Mais voilà, novAct sait faire passer l'émotion en premier, et met toujours les capacités de ses membres au service des compos. La complexité ne vient que des arrangements d'orfèvre: rien que l'intro up-tempo de "Flower" dans laquelle le riff, les nappes et ce petit motif insistant de claviers se conbinent par magie… Et si le son est prog on est à des années-lumières de ces formations qui essayent de nous faire passer la capacité à aligner les notes pour celle d'écrire des morceaux. Et je ne reviendrai jamais assez sur ce chant hors-normes. A écouter que vous soyez fan de prog', de heavy ou de rock au sens large. Très prometteur.




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