Chronique : Nornír Skuld (2023)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 23 novembre 2023

Sa note : 09/20

LINE UP

-Lethian
(chant+guitare+percussions)

-Angrist
(guitare)

-Matunos
(basse)

-Farliath
(batterie)

A participé à l'enregistrement :

-Sophie "Woodland Witch" Smith
(chant sur 6)

TRACKLIST

1) Vigr
2) Krigsrop
3) Hel’s Postulate
4) Dedicated to the Night
5) Helvegen (Wardruna cover)
6) Galdr
7) Host, Du Ville Krast
8) Pest
9) Ere the World Falls
10) Valr

DISCOGRAPHIE

Skuld (2023)

Nornír - Skuld

(2023) - black metal - Label : Northern Silence Productions

Nornír… voilà qui sonne diaboliquement nordique. La glace. La morsure du froid. Les éclairs qui déchirent le ciel. Odin ou même Crom ! Par Thor, nous pauvres mortels rabaissés à notre condition de flaque inutile. Purin indécrottable de la création. Ô Grand Nord, abreuve-nous ! Et rudoie-nous fort !

Alors redescendez sur Terre fissa, car en guise de nord, Nornír est Germain. Ouais, moins sexe d’un coup. On se met dès lors à suer à grosses gouttes, du genre de celles qui entendent déjà débouler les Panzers trop carrés pour s’apprécier. Parlant de Panzer, "Krigsrop" vous les envoie direct pour rappeler Panzer Division Marduk. Fin et original. Fort heureusement, cela ne sera pas représentatif de ce que Skuld a à nous proposer. Le groupe a la délicatesse de varier un peu les tempos et surtout, honneur céphalique obligé par la trilogie sur la mythologie Norne (Nornír au pluriel soit dit en passant) norvégienne (ce qui explique à la fois les noms des chansons et les incartades folk notées de-ci de-là), il nous gratifie de respirations acoustiques. Et donc folk comme la parenthèse précédente vient de le dévoiler trop tôt.
Néanmoins. Douche et espoir. N’imaginez pas contempler un océan sans fin de créativité. Les riffs, les mélodies sont ultra convenus. On est dans le pur scandinave (avec forte préférence pour Norvège et Finlande) et il semblerait bien qu’il n’y ait aucune velléité de s’en éloigner. Alors ce qui fonctionne sur une écoute rapide pour se faire une idée du style abordé, un black metal pur et racé, s’effondre quelque peu sur l’autel impitoyable des auditions répétées. Car si l’originalité n’est pas un critère absolu, la personnalité l’est un peu plus. Et ici également, c’est le désert de Gobi (paix à nos amis Mongols). Surtout que l’argument qui pourrait leur apporter l’élément différenciant, le chant féminin, tombe à plat car singulièrement classique.
Alors on se rattache à des passages en mid-tempo pas dégueu, les poum-tchacs entraînants font leur office, mais si vous voulez mon avis honnête, si on en est à jauger un album de black sur ses poum-tchacs, on n’est pas sur de la qualité premium. Et ça se vérifie car la bonne idée mid tempo peut pernicieusement se transformer en rythmique paresseuse, la frontière est mince. Et si l’on considère que le moment fort que représente la villanelle au coin du feu qu’est "Helvege" n’est au final qu’une reprise de Wardruna, nous sommes embêtés pour le moins. Pour fausse éclaircie, en revenant sur le chant, il devient ironique que ses plus grandes qualités ressortent lors des passages en clair...

Un album bien décevant. Je tombe encore plus des nues lorsque je lis le discours promo qui annonce le Messie tant attendu et les ventes élevées manifestes sur le bandcamp du groupe. Bref, une sortie dont vous pourrez vous détourner en toute tranquillité.