Chronique : TodoMal A Greater Good (2023)

CHRONIQUE PAR ...

Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 09 décembre 2023

Sa note : 19/20

LINE UP

-Christopher Baque-Wildman
(chant+guitare+claviers)

-Javier Fernández Milla
(guitare+claviers+basse+batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Teodora Gosheva
(chant)

-Darío Garrido
(guitare)

-Fernando Moya Navarro
(guitare sur 2)

TRACKLIST

1) Silent Mass
2) High Time
3) Infero Tristi
4) Última lucerna
5) Dust and Nothingness
6) Antichrist of Love
7) Loss
8) A Greater Good

DISCOGRAPHIE

A Greater Good (2023)

TodoMal - A Greater Good

(2023) - doom metal Ulverodoom!! - Label : Ardua Music

« Cornofulgur » Le Golgoth 666 évite les rayons et se rue sur Goldorak. Du côté de Vega, c’est la joie. Hydargos arbore un sourire mauvais, il sent que la fin de Goldorak est proche. Malheureusement pour les méchants, ils ignorent qu’il reste une dernière botte secrète au gentil robot pour se sortir de cette impasse. « Ulverodooooom !!! » Le sourire d’Hydargos se transforme en rictus…
Il s’exclame :
-Ulverodoom ? Mais, ça sort d’où, ça ? Ça n’est pas dans le scénario !
Aussitôt, la voix du Grand Stratéguerre résonne dans la soucoupe volante.
-Hydargos ! Imbécile ! Vous n’avez pas entendu parler du dernier TodoMal ? Actarus l’a écouté en boucle et s’en est inspiré !

Entre nous, il n’y pas qu’Actarus qui s’est passé A Greater Good en boucle… Les natifs de Castilla-la-Mancha pourraient devenir une source d’inspiration pour beaucoup de métalleux - voire au-delà des frontières du metal - tant leur adaptation de l’Ulver dernière époque au doom est une réussite ! Alors, oui, il y a d’autres groupes de notre genre favori dont la musique peut faire penser à ce que font Garm et sa bande depuis qu'ils ont abandonné le metal, à commencer par Arcturus. Mais ces derniers cultivent l’art de la bizarrerie comme marque de fabrique. Tandis que du côté de TodoMal, tout est ample, simple, limpide, puissant. Et beau ! Et pour couronner le tout, l’organe vocal de Wildman sonne vraiment comme celui de Garm. Elle est pas belle la vie ? Je balaie tout de suite toute plainte quant à l’originalité de la démarche. Un : Ulver n’a jamais donné dans le doom. Deux des titres de ce gabarit, il fallait les écrire. Le deuxième opus des Castillans commence de manière très heavy. "Silent Mass" amorce le début des festivités avec de gros riffs majestueux et déjà lascifs soutenus par de bonnes nappes de claviers, un peu dans l’esprit de Depressed Mode.
"High Time" confère à la lourdeur une dimension quasi épique, le groupe propose ici un véritable chef-d’œuvre, puissant et langoureux à la fois. Puis, progressivement, l’album diminue la dose de metal lourd et insiste sur la réverb et l’atmosphère nostalgique, sans perdre en qualité d’écriture. Personnellement, je qualifierais "Antichrist of Love" comme le sommet de cette seconde moitié d’album, de l’album tout court et même de la musique de ces dernières années, au minimum. Mélodie inégalable, feeling hautement mélancolique et un refrain en chêne massif, accompagné de quelques notes de piano résonnant dans le multivers pour les siècles des siècles, amen. Comme tout le monde ne va pas autant flasher que moi sur ce titre, je tiens à signaler l’excellence de "Loss", où Wildman cède sa place à Teodora dont le chant sobre s’avère juste et beau, et du dernier titre, éponyme. Absolument pas metal, plutôt dans une lignée "Dark Side of the Moon", la ligne de basse de la fin du morceau, et les chœurs qui vont avec, constitue un appel convaincant à l’obsession : se passer A Greater Good, encore, encore et encore… Ce n’est pas si compliqué que ça, vu que l’œuvre est très (trop) courte, et ça fait du bien. Un plus grand bien.

Personnellement, si j’écoute de la musique, c’est pour des albums comme ça. Puissant, terriblement lascif, A Greater Good ouvre une voie qu’Ulver aurait pu choisir mais n’a pas choisi. Je remercie les gars de TodoMal du fond du cœur.