Chronique : Hegemon Sidereus Nuncius (2021)

CHRONIQUE PAR ...

Wineyard
Cette chronique a été mise en ligne le 24 décembre 2023

Sa note : 17/20

LINE UP

-Nicolas "N." Blachier
(chant)

-Patrick "Δ" Guiraud
(guitare)

-Frédéric "Φ" Martin
(guitare)

-A.
(basse)

-ΑΔ
(batterie)

TRACKLIST

1) Heimarménè
2) Mellonta Tauta
3) Shamanic Cosmocrator
4) Ascendency of Astral Chaos
5) Shape Shifting Void
6) Ad Astra per Obscura
7) Black Hole Womb
8) Your Suffering, My Pillars

DISCOGRAPHIE

By this, I Conquer (2002)
Contemptus Mundi (2008)
Sidereus Nuncius (2021)

Hegemon - Sidereus Nuncius

(2021) - black metal Classe - Label : Les Acteurs de l'Ombre Productions

Voici mon deuxième. Non, ce n’est pas une charade tronquée ni citée dans le désordre, c’est juste mon deuxième groupe de black hexagonal chroniqué après Orob (et je n’espère pas « second »). J’apprends même que Hegemon fut chroniqué ici même par deux fois et deux chroniqueurs différents, image potentielle d’inconstance ou de capacité à changer suffisamment de style pour ratisser un peu large ? Ou alors le hasard des promos ? Je serai donc le troisième à m’arrêter sur ce groupe, avec tout de même un écart temporel de treize ans avec le dernier album commenté sur Les Eternels. Il se passe beaucoup de choses en treize ans, peut-être était-ce le temps nécessaire pour eux de fignoler un style capable de m’interpeller sur une brève écoute afin que je les range dans ma liste d’attente. Je n’irai pas vérifier l’avant, je vais simplement croquer le moment.

Le groupe reste partiellement mystérieux. Ses membres ne sont pas tous « connus » et deux d’entre eux ont gardé l’anonymat, les autres continuant à arborer un pseudo bien qu’ils aient été identifiés. Hegemon est né en 1996, et cela s’entend dans la maturité de production et de composition. Le son est clair, les instruments sont audibles, notamment les guitares, et la guitare acoustique est très bien utilisée. Le dosage des instruments dans les compositions est quasi parfait. Même le blast beat, très présent sur tout l’album, reste en retrait du reste et n’est finalement pas un élément marquant de l’album autrement que pour appuyer une certaine violence ponctuelle. On entend même un peu de nappes de clavier sur la fin de "Ad Astra Per Obscura", antépénultième et huitième titre de cet album. Il faut attendre "Black Hole Womb" pour avoir un morceau, croyais-je, plus faible, mais il n’en est rien tant le break en son sein montre une classe que peu de groupes arrivent à atteindre.
In fine, pas de temps faible ou du moins pas longtemps. Je réalise, parti que j’étais dans ma vision globale de Sidereus Nuncius (un « messager étoilé » en traduction littérale) que je n’ai toujours pas décrit le style de Hegemon. Je vais essayer de faire concis : black, avec blasts, mais souvent mid-tempo, qui préfère la puissance à la violence brute, et qui sait très bien émailler ses compositions de moments mélodiques et variés du plus bel effet. Le growl est très black sans être très guttural (presque dommage) avec quelques petites portions en parlé ou en incantatoire. L’atmosphère est plutôt dense sans être pesante, et l’ensemble, bien que n’étant pas du black mélodique, le reste tout de même, mélodique, grâce notamment aux multiples plans présents dans les titres. Sinon, comment suis-je arrivé là ? C’est très, très simple : j’ai écouté "Mellonta Tauta". Un magnifique appeau à Wine, il y a absolument tout ce que j’aime dedans. De la violence contenue, de la puissance, de la mélodie mid-tempo, un riff de background et un break à filer la « chair de poule ».

Je ne sais même pas rapprocher Sidereus Nuncius d’une réalisation d'un autre groupe stylistiquement parlant. Pourtant j’aime bien cet exercice, et je le trouve pertinent quand je lis la chronique d’un autre. Mais là, je ne crois pas avoir une culture du style suffisante pour tenter un rapproché incontestable. Je ne m’y risquerais pas. Je ne saurai que vous inviter à écouter les liens plus bas, même s’ils sont insuffisants, car ils doivent être « officiels » et donc ne pas forcément refléter mes préférences – bon ce n’est pas le cas ici, et le lien vers "Mellonta Tauta" est parfait. Mais l’album est suffisamment riche pour que chacun ait ses propres préférences en dehors de cette suggestion.