CHRONIQUE PAR ...
Count D
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
10/20
LINE UP
-Michal Pawluc
(chant)
-Jaroslw Labieniec
(guitare)
-Simon Czech
(guitare)
-Maciej Banaszewski
(basse)
-Wojciech Szimanski
(batterie)
TRACKLIST
1)Behind The God
2)Over The Ceaseless Dying
3)Pails Of Blood
4)Everything Is A Dream
5)Foul Adder
6)The World's Throat
7)Heads Of The Insane
8)Only What's Mine Is True
9)Bad Daddy
10)Wherever You'll Be
11)Head Held High
12)Nothing Can Stop Procreation
DISCOGRAPHIE
En voilà, de la musique nouvelle... Le metal extrême contemporain prend peu à peu forme, et ressemble à quelque chose de plus en plus amorphe. Nyia représente bien ce phénomène : mélange de Thrash, de Hardcore, de Death, de sons expérimentaux… Tout y est, autant que rien, malheureusement. Le ciment ne prend qu’à moitié, encore trop inaccessible. Formé en 1999 par des membres de groupes comme Vader, Kobong, Prophecy et Yattering, le premier travail de Nyia prend forme sous l’album Nostromo 2000. Aujourd’hui prenant vie avec un line-up un peu différent, le groupe délivre avec ce Head Held High douze titres de bizarreries extrêmes sans nom, tantôt intéressantes, tantôt irritantes.
Avec à peine vingt cinq minutes de musique, Nyia nous remplit les oreilles de manière incroyablement rapide par du Hardcore/Thrash racé, partant un peu dans tous les sens, avec heureusement un petit quelque chose qui nous permet, thème après thème, de distinguer un titre d’un autre. Les composantes habituelles sont ici poussées, chant ultra saturé, son crade, changements constants de rythmes, structures de morceaux schizoïdes balancées par des rythmiques accélérées et des essais de riffs tordus ("Head Held High"); avec quelques samples indéterminables. Le titre le plus compréhensible est "Nothing Can Stop Procreation", d’ailleurs le plus long de l’album, assis sur une rythmique simple mais entraînante, au fil d’un thrash hardcorisé au tempo moyen. Pas besoin de plus, finalement.
L’ambition du groupe est évidente, et la sueur des membres sort de chaque composition. Mais même si l’œuvre est basée sur un mélange peu orthodoxe de composantes musicales diverses, celui-ci n’a pas que de bons effets et donne un ensemble extrême, sans âme réelle. Le chant, surtout, n’apporte rien à la chose -propre au hardcore- poussive et saturée, dans "Pails Of Blood" notamment. Les morceaux d’une minute (la moitié de l’album) sont trop courts pour donner à l’auditeur un aperçu constructif de ce que pourrait faire Nyia avec des compositions plus réfléchies comme "Nothing Can Stop Procréation".
Certains titres tirent néanmoins leur épingle du jeu, avec un "Heads Of The Insane" tordu et maladif, mené par des guitaristes pris entre frénésie rythmique et inspiration maladive. L’alternance de ces composantes donne toute sa puissance et son relief au titre. "Bad Daddy" donne aussi su fil à retordre avec son riff lourd et malsain. Pour une fois le chant de Michal Pawluc dépasse le seul domaine de l’extrême pour proposer quelques essais entre voix chantées et simples narrations. Dommage que ce soit trop court. Enfin, comme évoqué précédemment, "Nothing Can Stop Procreation" propose une combinaison de riffs Thrash et plus heavy, recherchés et sur un tempo plus lent que les autres titres, avec une parfaite symbiose entre mélodies tortueuses haut perchées et roulements de batteries.
Un album moyen pour un groupe qui ne demanderait qu’à trouver une voie un peu plus crédible et construite, en dehors des influences actuelles un trop évidentes. Head Held High propose quand même de bons morceaux au chant slayerien, parfois trop courts, malheureusement.