Chronique : Tenebrific Labyrinth of Anguish (EP) (2024)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 21 mars 2024

Sa note : 13/20

LINE UP

-Cris Bassan
(chant)

-Adam Martin
(guitare+basse)

-Robin Stone
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Pete Bursky
(guitare sur "Tormeting Shadows")

-Jay Dawkins
(guitare sur "The Final Offering")

TRACKLIST

1) Harmony ov Suffering
2) Tormenting Shadows
3) The Final Offering

DISCOGRAPHIE

Labyrinth of Anguish (EP) (2024)

Tenebrific - Labyrinth of Anguish (EP)

(2024) - death metal occulte - Label : Independent

Tenebrific, à ne confondre avec aucun groupe connu, a le bonheur de venir de la contrée des surfeurs soulards la tête à l’envers et les pieds dans des tongs : l’Australie. « The land of the cool ». Ouais, sauf que les coolios ont sorti des Sadistik Exekution par exemple. Pas si cool. Et puis ce Labyrinth of Anguish, dont le nom a tout de l’album pas cool.

Enfin album… on parle d’un EP de vingt-deux minutes. Mais bref, ça ne change pas grand-chose. Enfin si, cela modèle quelque peu nos attentes. Par exemple, entendre six minutes d’intro à la façon des distorsions qui ouvrent "Meat Hook Sodomy" suivie de deux autres minutes de mise en bouche pour "Tormenting Shadows", on se dit qu’on aurait pu mieux profiter du temps mis à disposition. Soit. L’installation d’atmosphère ne se dicte pas, pas plus que les aspirations artistiques de tout un chacun. Alors prenons les choses telles qu’elles nous sont présentées et fermons notre gueule pour une fois (merci Régis). Car oui, l’extension temporelle excessive a ce mérite de créer une pâte poisseuse dans laquelle nos tympans viennent misérablement se débattre. Labyrinth of Anguish est une sortie obscure, noire, glauque. La lumière n’est pas au programme, et c’est tant mieux. Bâtie sur des riffs simples mais une ambiance recherchée, la musique du trio fait fi de la brutalité ou de la notion de riffs forts. Priorité est donnée au façonnement de ce monde monochrome dont l’objectif terminal est de vous happer dans ses griffes sadiques.
Du death non brutal mais bien horrifique, voici ce à quoi vous attendre sur cet EP qui se réserve le droit de varier les approches. Car en seulement trois chansons, dont une intro, Tenebrific se paie le luxe de titiller tout autant les côtes du death metal que celle du black atmosphérique, "The Final Offering" lorgnant clairement vers du Drudkh passé au mixeur death. Le meilleur étant que la recette fonctionne, bien qu’il soit quelque peu perturbant d’avoir deux approches aussi distinctes au sein d’un court EP. Le liant se situe finalement dans le chant de Cris Bassan, très profond et caverneux, bien que les arrière-plans black de "The Final Offering" laissent entrevoir un talent multiple. Dans les autres curiosités de cette sortie, il est notable que tous les instruments aient été enregistrés dans des studios différents, tout comme les guitaristes lead sont différents sur les deux seules véritables compositions. Dès lors, les sensibilités opposées exprimées sont-elles la résultante de ce constat ? Si tel doit être le cas, il est alors bien difficile d’envisager la suite de la carrière de cette entité obscure menaçante qui se défile à l’intelligibilité.

EP encourageant tout autant que décontenançant. Il est difficile de clairement fixer le style pratiqué par la bête tant il semble dépendant des acteurs en place. Et lesdits acteurs sont pour le moment mouvants. Alors profitons d’un EP de qualité, assez peu rempli même selon des critères EP.