CHRONIQUE PAR ...
Count D
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16/20
LINE UP
-Odine
(chant)
-Makro
(guitare+programmation)
-Ulik
(basse)
-Pud
(batterie)
TRACKLIST
1)60 MM
2)Idi Na Hui
3)Lava
4)Carnivore
5)Below (Litanies of Satan)
6)Monolith
7)Machine
8)Inquisition
9)The End
DISCOGRAPHIE
Le groupe Suisse de doom/death metal commandé par Makro (guitariste de Samael) revient à la charge avec Lava, faisant suite au Yellow Acid Rain de 2004. Si Sludge conserve les principaux ingrédients qui font de lui le groupe le plus « lourd » de la Confoederatio Helvetica, Lava les pousse un cran plus loin.
Tout d’abord, le départ du chanteur Nik et la venue de son remplaçant Odin ainsi que de Ulik à la basse ont certainement permis au groupe de réaffûter son style. D’avantage rapide, Lava sort du lieu commun du death doom pour quelque chose de plus percutant et agressif, sas perdre de son coté massif au contraire. Le tempo varie d’un titre à l‘autre, et devient même complexe par moment. Sur un death/thrash aux accents doom, le groupe s’écarte sur le début de l’album de Cathedral pour se rapprocher sensiblement d’un Testament/Machine Head/Entombed, la dimension sombre en plus. Le remplacement du chanteur ne fera pas grande différence sur la qualité globale du travail. Il se positionne en effet sur le même registre que son prédécesseur, faisant néanmoins preuve d’un débit plus soutenu. De manière discrète et efficace, quelques sons électroniques programmés insufflent la dose nécessaire de « biomécanique » pour que ce Lava soit encore plus malsain et cadré à la fois. Le titre psycho-industriel "Below" en est une preuve parfaite, entre ambiance sonore monolithique et angoisse métallique permanente.
Mais la principale qualité que l’on trouvera dans cet album reste ces guitares lourdes et tordues, entres riffs exacerbés et outils d’ambiance incontournables, du très gras "Lava" à l’incisif "Carnivore". Elles se décomplexifient avec le temps, car au fur et à mesure que passent les titres, l’album s’oriente dans des profondeurs infernales de plus en plus sombres, de plus en plus pesantes, de plus en plus torturées. Très palpable et communicative, cette descente finit dans un doom pachydermique à la Esoteric où cris et souffrances sont exaltés telle une anti-libération de l’esprit. Tout cela donne un Sludge plus sale et inspiré que par le passé, bénéficiant notamment d’une production à la hauteur de ses ambitions, produit par Makro, mixé par Serge Morattel (Knut, Nostromo, Shora) et masterisé par Alan Douches (Mastodon, Converge).
Assez surpris de l’excellente qualité de cet album, Sludge porte très bien son nom (en référence au mélange Doom/HxC) et mérite les honneurs. Il tournera de toute façon de très nombreuses fois sur ma platine, bien plus que leur prédécesseur. Suisse Pawa !